Niger : nouvelle montée de tensions entre Orano et le pouvoir

Depuis plusieurs mois, les relations entre Orano et les autorités nigériennes se sont profondément détériorées. Actif depuis les années 1970 dans l’exploitation de l’uranium au nord du pays, le groupe français est désormais confronté à une série d’obstacles politiques et juridiques qui remettent en cause la pérennité de sa présence dans la région. Le retrait progressif de certains partenaires internationaux, les ambitions affirmées de Niamey pour un contrôle accru sur ses ressources naturelles et la volonté d’affranchissement de l’héritage des relations postcoloniales ont tendu le climat. Déjà, en 2023, les autorités nigériennes avaient suspendu certaines coopérations avec la France, notamment dans le secteur militaire, et exigé une réévaluation des accords miniers. Dans ce contexte, les activités d’Orano — anciennement Areva — sont devenues un sujet de friction majeur.

Un collaborateur porté disparu, les accès verrouillés

Le différend a pris une tournure plus vive début mai, lorsque les forces de sécurité nigériennes ont mené une série de perquisitions dans les locaux d’Orano à Niamey et ceux de ses filiales, dont Somaïr, Cominak et Imouraren. Ibrahim Courmo, directeur local de l’entreprise, a été interpellé lors de cette opération. Depuis, l’entreprise affirme être sans nouvelles de son collaborateur, dénonçant une arrestation « arbitraire » et en dehors de tout cadre judiciaire clair. Selon ses responsables, aucun canal de communication n’a pu être rétabli avec lui, et les forces de police continueraient d’empêcher l’accès aux bureaux.

Face à ce qu’elle qualifie de confiscation illégale de matériel et de détention injustifiée, Orano a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République du Niger. En parallèle, deux procédures d’arbitrage international ont été lancées pour contester ce que le groupe décrit comme une perte de contrôle forcée sur ses installations. Ces initiatives marquent une étape supplémentaire dans l’escalade du conflit entre l’entreprise et les autorités nigériennes, qui semble désormais dépasser le seul cadre industriel.

Des différends juridiques au parfum politique

L’affaire ne se limite pas à une dispute commerciale. Pour Orano, les conditions de son éviction sont juridiquement floues, tandis que pour Niamey, le contrôle des ressources stratégiques, comme l’uranium, est devenu une priorité nationale. Ce regain de tension rappelle les nombreuses remises en cause des accords passés avec des entreprises occidentales opérant en Afrique. Dans le cas du Niger, le changement de cap opéré par les autorités en matière de souveraineté économique semble directement viser les héritages contractuels jugés déséquilibrés. Orano, acteur central de l’exploitation de l’uranium nigérien depuis des décennies, se retrouve désormais au cœur de cette relecture politique des partenariats miniers.

Les perquisitions dans ses locaux et la détention d’un cadre local prennent alors une dimension plus large : elles traduisent une volonté affirmée de remettre en cause un modèle de présence étrangère qui ne répond plus, selon le pouvoir nigérien, aux aspirations du pays. Les entreprises étrangères, et notamment françaises, ne sont plus assurées d’un statut privilégié dans l’accès aux ressources naturelles, ce qui redessine les rapports de force économiques dans la région.

Un bras de fer à l’issue incertaine

Pour Orano, dont les projets au Niger constituent un maillon stratégique de sa chaîne d’approvisionnement en uranium, cette crise compromet directement la stabilité de ses opérations. Le silence des autorités nigériennes sur les fondements légaux des actions entreprises ajoute à l’opacité du dossier et alimente un climat d’incertitude. Les arbitrages internationaux lancés pourraient durer plusieurs années et ne garantissent aucunement le retour à la situation antérieure.

De son côté, Niamey cherche à affirmer une nouvelle ligne en matière de gouvernance des ressources, quitte à provoquer des ruptures avec d’anciens partenaires industriels. La montée des tensions avec Orano illustre ainsi une mutation profonde de la posture des autorités nigériennes vis-à-vis des acteurs étrangers, qui devront désormais composer avec des exigences de transparence, de souveraineté et de redistribution plus strictes.

Ce bras de fer, encore en cours, reflète bien plus qu’un différend d’entreprise : il cristallise une volonté politique de redéfinir les règles du jeu dans un secteur longtemps dominé par des opérateurs extérieurs.

9 réflexions au sujet de “Niger : nouvelle montée de tensions entre Orano et le pouvoir”

  1. @Aboudou Rahamani vous manquez terriblement de vision analytique. Ce n’est pas en brouillant les applications des termes du contrat signé sans pression au moment de l ‘établissement de l’accord juridique , que vous allez émerger politiquement….comme …Sonko ou Lula?
    Nous savons bien que votre objectif c’est de venir dire aux nigériens que vous êtes en train de rempiler pour 5 ans…suivez mon regard au Goïta Country_Mali…mais un simple coup de balai ( c’est une massue cloutée kpotaklé) …

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    • contrat sans.pression? des présidents sont morts d’autres déposés en prison à cause de l’uranium, sans compter que areva ne paye aucun impôt au niger, car pas de double imposition selon les accords coloniaux signé le couteaux à la gorge dans.le processus d’indépendance.
      lz région uraniferes est devenu un calamité irradiée tchernobile ce n’est rien à côté bref instruisez vous sur ce dossier avant de la ramener

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  2. Face à ce qu’elle qualifie de confiscation illégale de matériel et de détention injustifiée, Orano a décidé de porter plainte auprès du procureur de la République du Niger

    Quand la France confisque sur son territoire, les appartements et les comptes bancaires et autres biens matériels des présidents et hommes d’affaires qui ne servent plus ses intérêts, vous toubabs, vous trouvez ça normal.
    L’uranium appartient au Niger et est sur son territoire…s’IL ne veut plus que vous l’exploitez de la façon dont vous le faites depuis des décennies, pliez vos bagages et collez Lui la paix

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    • En Afrique , on est souvent de bon racistes mais on cherche des investisseurs d’ailleurs pour après les voler….

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    • M La Foudre, même la décharge produite par la force gravitationnelle est sous un déroulement logique .
      Chez vous rien de bon n’apparait dans votre kongolo depuis des années…Vous défendez ces faux présidents dictateurs arnaqueurs de leurs peuples… bravo …
      Pour l’ancien coopérant de l’UD université du Dahomey, je suis étonné pour le béninois que vous prétendez etre…bienvenue à Malabo, chez votre clone Mbasogo_La Foudre_Obiang Nguema

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    • Et laissez nos casques de Aulnay sous Bois et reprenez votre vol pour rentrer chez vous en Afrique…pou dindin pou dindin =>dégagez Tchité profitèèère

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