Depuis plusieurs décennies, l’Algérie s’est imposée comme l’un des piliers de la production pétrolière en Afrique. Doté d’importantes réserves d’hydrocarbures, le pays a bâti une part essentielle de son économie sur l’exploitation du pétrole et du gaz naturel. L’industrie pétrolière y est bien plus qu’un secteur stratégique : elle constitue la principale source de revenus d’exportation, un levier d’influence diplomatique et un instrument de stabilité budgétaire. Avec une infrastructure bien établie, allant des gisements du Sahara aux terminaux côtiers, Alger figure régulièrement parmi les poids lourds de l’OPEP, influençant les grandes orientations du marché mondial. Ainsi, chaque ajustement de production décidé par les autorités algériennes est scruté de près, tant pour ses effets économiques internes que pour son impact sur l’équilibre énergétique régional.
Une décision concertée face aux dynamiques du marché
Alors que les températures estivales approchent, les projections des analystes tablent sur une augmentation significative de la demande en énergie, notamment dans les pays importateurs. Cette tendance a été au cœur des discussions entre huit membres de l’alliance OPEP+, réunis en visioconférence ce 31 mai. À l’issue des échanges, un consensus a émergé : augmenter la production de pétrole brut de manière progressive et coordonnée. Le volume total additionnel atteint 411 000 barils par jour. L’Algérie pour sa part, contribuera à hauteur de 8 000 barils quotidiens dès juillet 2025.
Cette hausse répond à une exigence de précision : fournir juste assez pour accompagner la reprise de la consommation sans provoquer une chute des cours. Il s’agit d’un exercice d’équilibriste, dans lequel chaque baril compte. Pour Mohamed Arkab, ministre d’État et figure de proue de la politique énergétique nationale, cette adaptation vise à maintenir la crédibilité du pays sur le marché international tout en répondant à des impératifs conjoncturels.
Anticipation et stratégie énergétique
Depuis avril 2023, les membres de l’OPEP+ avaient volontairement réduit leur production pour contrer la volatilité des prix. Cette approche prudente, dictée par un environnement économique incertain, visait à éviter une surabondance qui aurait tiré les prix vers le bas. Mais aujourd’hui, les signaux sont différents : les stocks se contractent, les tensions géopolitiques pèsent sur l’offre mondiale, et les perspectives de croissance en Asie rehaussent les anticipations de consommation.
L’Algérie ajuste ses volumes tout en gardant une main ferme sur le gouvernail. Le pays ne cherche pas à inonder le marché, mais plutôt à s’affirmer comme un acteur fiable et adaptable. Cette flexibilité, qui se manifeste par une participation mesurée à l’effort collectif de hausse, montre que l’Algérie compte bien rester dans le peloton de tête des producteurs responsables.
Une manœuvre calculée dans un environnement mouvant
Cette décision de relèvement ne se limite pas à un simple geste technique. Elle traduit aussi une vision stratégique qui conjugue réactivité économique et positionnement géopolitique. Là où les équilibres traditionnels sont remis en question par la montée des renouvelables et l’évolution des alliances, chaque baril livré est aussi un message : l’Algérie est prête à répondre aux besoins, mais selon ses propres termes.




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