La question du Sahara occidental continue de nourrir une rivalité diplomatique entre le Maroc et l’Algérie. Sur la scène internationale, chacun avance ses arguments et cherche à rallier des soutiens. Dernier développement en date, l’ouverture par le Kenya de son ambassade à Rabat, ce lundi 26 mai. Un geste perçu comme un signe d’un recentrage diplomatique de Nairobi sur ce dossier complexe.
Selon le média marocain Hespress.com, cette initiative marque un tournant important. Le communiqué conjoint publié à cette occasion indique que le Kenya considère désormais le plan d’autonomie proposé par le Maroc comme une solution « réaliste et durable » pour sortir de l’impasse. Le texte précise également que Nairobi souhaite coopérer avec les États qui partagent cette lecture du dossier.
Cette position contraste avec l’orientation que le Kenya avait adoptée par le passé. Sous l’ancien pouvoir, le pays avait exprimé une proximité avec les revendications du Front Polisario, qui bénéficie du soutien de l’Algérie. Mais depuis l’arrivée au pouvoir du président William Ruto, une inflexion semble s’opérer dans la politique étrangère kenyane, notamment dans ses relations avec les pays d’Afrique du Nord.
Ce repositionnement s’inscrit dans un contexte plus large où Rabat et Alger mènent une intense bataille d’influence à l’international. Le Maroc s’appuie sur son Plan d’autonomie, qu’il présente comme une solution de compromis sous souveraineté marocaine. De son côté, l’Algérie soutient le droit à l’autodétermination prôné par le Front Polisario.
Au-delà des déclarations politiques, chaque camp renforce ses alliances en Afrique et ailleurs. Le Maroc multiplie les partenariats économiques et les ouvertures diplomatiques, tandis que l’Algérie s’appuie sur des réseaux historiques et une diplomatie active pour défendre la position sahraouie.
Le geste du Kenya intervient donc dans un climat régional toujours sensible. Il illustre comment la diplomatie africaine évolue au gré des intérêts politiques, économiques et stratégiques. Et surtout, il rappelle que la question du Sahara occidental reste un dossier à forte portée symbolique.
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