Une vidéo virale partage les amoureux de la street food sénégalaise

Photo d'illustration © PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

Au cœur de l’agitation dakaroise, les vendeurs de rue rythment les journées et les soirées avec des plats rapides, savoureux et abordables. Du pain-thon avalé en vitesse au coin d’un marché au bol de thieb partagé entre collègues à la pause de midi, la cuisine de rue a conquis toutes les couches sociales. Elle n’est plus seulement une option économique, mais aussi un marqueur culturel, voire une tendance gourmande que l’on revendique. Les accras bien dorés, les grillades fumantes et les sauces épicées composent une mosaïque culinaire accessible et chaleureuse. Dans cette scène foisonnante, le « dibi », viande grillée prisée des noctambules et des habitués des rues, occupe une place à part : il incarne le goût brut, immédiat, celui qu’on savoure sur le trottoir sans fioriture.

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Un sac macabre et une vidéo qui embrase le débat

C’est pourtant ce symbole populaire qui se retrouve aujourd’hui au cœur d’une controverse. À la Médina, quartier emblématique de Dakar, deux vendeurs de « dibi haoussa » ont été interpellés après avoir été filmés en possession d’un sac contenant des chats égorgés. La scène, captée puis relayée sur les réseaux sociaux, a déclenché une onde de choc. Les images ont été vues, commentées, détournées, provoquant une avalanche de réactions entre horreur, indignation, et scepticisme. Très vite, des internautes ont posé la question qui dérange : que met-on réellement dans les assiettes servies à la va-vite dans les rues de la capitale ?

Ce fait divers a semé le trouble parmi les fidèles de la street food. Certains défendent avec ardeur la majorité des vendeurs, soulignant leur honnêteté et leur professionnalisme. D’autres, ébranlés par cette affaire, s’interrogent désormais avant de commander une brochette. L’affaire des chats a fissuré la confiance. Ce soupçon, même isolé, suffit à ternir l’image d’un secteur qui repose justement sur la proximité, la régularité et la familiarité.

Une confiance à reconstruire, une vigilance à renforcer

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Derrière l’émotion suscitée par cette affaire se cache une question plus large : qui veille à la qualité et à la sécurité de ce que l’on consomme dans la rue ? L’essor de la street food au Sénégal a pris de vitesse les dispositifs de contrôle et les habitudes de transparence. Pourtant, des milliers de personnes y mangent chaque jour, et beaucoup y trouvent un moyen de subsistance. La réputation de ce secteur repose sur un fragile équilibre entre accessibilité et fiabilité.

L’interpellation des deux vendeurs n’a pas seulement révélé un scandale, elle a mis en lumière un angle mort de la restauration informelle. Si les autorités veulent éviter que la méfiance ne s’installe durablement, elles devront agir vite et clairement. Il ne s’agit pas seulement de sanctionner des cas isolés, mais de réaffirmer des standards. Pour que chacun puisse continuer à savourer un dibi ou un plat de thieb sans douter de son contenu.

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