Le paysage politique béninois, déjà complexe, est secoué par une nouvelle situation qui met en lumière de sérieuses incohérences dans le circuit de la délivrance des récépissés aux partis politiques. Au cœur de cette tempête, l’union progressiste le renouveau (Upr), fruit de la fusion entre l’Union progressiste (UP) et le Parti du renouveau démocratique (Prd), se retrouve au centre d’un véritable casse-tête administratif, juridique et politique. Une récente correspondance de Me Adrien Houngbédji en réponse à une sommation du ministre de l’intérieur à un responsable du Prd sur l’usage du logo de l’arc en ciel, relance le débat et pousse à s’interroger. Pour comprendre l’ampleur de cet imbroglio, il faut revenir sur les faits. En 2022, dans le cadre de la réforme du système partisan béninois, le Prd et l’Up, deux formations politiques majeures – dont l’une, le Prd, était historiquement un parti d’opposition –, ont fusionné pour donner naissance à l’Upr. Cette fusion était censée créer un grand parti de la majorité présidentielle, aligné avec les vues du régime de Patrice Talon. Joseph Djogbénou, ancien président de la Cour Constitutionnelle et figure proche du pouvoir, a été porté à la tête de cette nouvelle entité.
Le récépissé post-fusion : Le cœur de l’imbroglio
Cependant, une lettre de Me Adrien Houngbédji datée du 27 mai 2025 vient jeter un pavé dans la mare. Selon cette correspondance, le ministère de l’Intérieur, en charge de la délivrance des récépissés aux partis politiques, aurait délivré un nouveau récépissé au Prd après la fusion censée l’avoir dissous au sein de l’UPR. Cette révélation soulève de véritables interrogations. Juridiquement, une fusion de partis, implique la dissolution des entités originelles pour former une nouvelle structure unique. Comment le ministère de l’Intérieur, garant de la légalité administrative, a-t-il pu accorder un nouveau récépissé à un parti censé avoir cessé d’exister ? Cela soulève de graves questions sur la rigueur et la cohérence des procédures administratives en la matière. Cet acte du ministère de l’intérieur pourrait potentiellement rendre caduque la fusion elle-même ou, du moins, créer une ambiguïté juridique majeure sur la légalité de l’Upr et l’existence continue du Prd. C’est d’ailleurs l’argument utilisé aujourd’hui par le président Houngbédji pour revendiquer l’existence du Prd. Un parti qui a fusionné ne devrait plus pouvoir exister en tant qu’entité autonome dotée d’un récépissé.
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