Le Royaume-Uni pourrait bientôt tourner une page qu’elle avait refermée depuis près de trente ans. Selon des informations rapportées par The Times, la prochaine revue stratégique britannique, attendue pour le 2 juin, envisagerait de réintroduire une composante nucléaire aéroportée au sein de la Royal Air Force (RAF).
À la fin des années 1990, le Royaume-Uni avait mis un terme à cette capacité, avec le retrait des bombardiers Blackburn Buccaneer et l’abandon de la bombe nucléaire tactique WE.177. Depuis lors, l’arsenal nucléaire britannique repose exclusivement sur une force sous-marine, constituée de quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de type Vanguard. Ces navires sont équipés de missiles balistiques Trident D5, fournis par les États-Unis.
Mais face à un environnement géopolitique jugé de plus en plus instable, Londres envisage de modifier cette posture. The Times indique que le ministère de la Défense souhaite acquérir des chasseurs F-35A, version à décollage classique du chasseur américain de Lockheed Martin, capables d’emporter des bombes nucléaires tactiques B-61, elles aussi de fabrication américaine.
L’objectif serait de renforcer la capacité de dissuasion du pays en diversifiant les vecteurs d’emploi de l’arme nucléaire. « Le monde devient plus dangereux. Le Royaume-Uni entre dans une nouvelle ère de menaces, et le risque nucléaire augmente », a déclaré le ministre anglais de le Défense, cité par le journal britannique. Le retour à une double composante, terrestre et maritime, marquerait un tournant important dans la doctrine militaire britannique. Il s’agirait aussi d’un signal adressé à la Russie, dont les tensions persistantes avec l’OTAN ravivent les inquiétudes sécuritaires en Europe.
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