Depuis quelques années, la Chine a accentué sa présence économique au Maghreb, développant des partenariats solides avec des pays clés comme le Maroc et l’Algérie. Ces collaborations se traduisent par des investissements majeurs dans les infrastructures, l’énergie, ainsi que par une intensification des échanges commerciaux. Au Maroc, Pékin s’est impliqué dans des projets ferroviaires et industriels tandis qu’en Algérie, sa participation s’est surtout concentrée dans le secteur énergétique. Fort de ces avancées, le géant asiatique oriente désormais son attention vers la Tunisie, dans le but d’élargir son réseau d’influence et de coopération dans la région.
Vers un cadre légal renforcé pour soutenir le commerce
Le 12 juin dernier, à Tunis, Samir Bechouel, ministre tunisien du Commerce et du Développement des exportations, a rencontré Tang Wenhong, vice-ministre chinois du Commerce, dans le cadre du suivi du Forum sur la coopération sino-africaine. Au cœur des discussions, la volonté de formaliser et d’améliorer les bases juridiques qui régissent les échanges commerciaux bilatéraux. La mise en place rapide d’une commission sectorielle mixte tuniso-chinoise dans le domaine du commerce est envisagée pour assurer un dialogue permanent, structuré et efficace. Cette démarche se veut dans une dynamique visant à rendre les échanges plus fluides et transparents, créant un environnement favorable aux affaires pour les deux parties.
Favoriser les exportations tunisiennes vers la Chine
Un des enjeux majeurs de cette coopération porte sur l’ouverture des marchés chinois à des produits agricoles tunisiens à forte valeur ajoutée, comme l’huile d’olive. La Chine a accepté d’envisager des mesures exceptionnelles pour faciliter leur entrée sur son marché, ce qui représente une opportunité importante pour l’économie tunisienne. Ces produits, très emblématiques du pays, pourraient ainsi accéder à un vaste public consommateur, stimulant ainsi la filière agricole locale et renforçant la position de la Tunisie dans le commerce international. Ce geste montre aussi l’intérêt grandissant de la Chine pour diversifier ses sources d’approvisionnement et soutenir des secteurs spécifiques à ses partenaires.
Une stratégie chinoise plus ciblée au Maghreb
L’engagement de la Chine auprès de la Tunisie reflète une stratégie régionale plus affinée. Après avoir consolidé ses relations avec le Maroc et l’Algérie, Pékin ajuste désormais sa coopération en fonction des atouts propres à chaque pays. Pour la Tunisie, pays aux ressources agricoles importantes et au rôle géostratégique, cette orientation traduit un souhait d’intégrer pleinement ses potentialités dans la chaîne économique sino-maghrébine. Cette approche différenciée permet à la Chine de renforcer sa présence sans se limiter à un seul partenaire, en développant des collaborations adaptées à chaque contexte national. Cela pourrait influencer l’équilibre économique régional et ouvrir la voie à des projets communs plus ambitieux.
En choisissant de renforcer les cadres juridiques et d’ouvrir plus largement son marché aux produits tunisiens, la Chine confirme son intérêt pour une coopération durable et équilibrée. Pour la Tunisie, cette dynamique constitue un levier important pour améliorer ses exportations et diversifier ses débouchés. La récente rencontre ministérielle marque un tournant, annonciateur d’une relation commerciale plus structurée, qui pourrait être étendue à d’autres secteurs à l’avenir.



