Le regain de tensions entre Israël et l’Iran continue d’inquiéter les chancelleries internationales. Les frappes croisées, les menaces de représailles et l’enlisement diplomatique alimentent les craintes d’un conflit régional de grande ampleur. Dans ce climat explosif, François Hollande a choisi d’intervenir publiquement. L’ancien président français, désormais député, a pointé du doigt la politique étrangère de Donald Trump, accusant l’ex-chef de la Maison Blanche d’avoir ouvert la voie à l’impasse actuelle en retirant les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien. Une déclaration qui replace le débat sur les décisions passées et leurs conséquences présentes.
Hollande met en cause la rupture de l’accord nucléaire
Interrogé sur France Inter, François Hollande a désigné sans détour Donald Trump comme « le responsable » de l’escalade militaire en cours. L’ancien président français a rappelé l’intense effort diplomatique engagé sous Barack Obama, avec le soutien de plusieurs capitales européennes, pour aboutir à un accord historique en 2015. Celui-ci visait à empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire, en échange d’un allègement des sanctions et d’un système de vérification rigoureux.
« Durant mon quinquennat, il y a eu un effort de négociations, très longues », a-t-il souligné, ajoutant que cet accord avait mis un frein au programme d’enrichissement de l’uranium de Téhéran. Mais l’équilibre fut rompu trois ans plus tard. « Arrivant au pouvoir, Donald Trump a brisé cet accord », a accusé Hollande, en référence à la décision de Washington en 2018 de se retirer unilatéralement du texte. Pour lui, cette rupture a relancé l’hostilité entre l’Iran et ses adversaires, ravivé les ambitions nucléaires de Téhéran et accru les risques de confrontation militaire.
Une stratégie américaine jugée erratique
Au-delà de la dénonciation du retrait de l’accord, François Hollande a critiqué ce qu’il perçoit comme une absence de stratégie claire de la part de l’actuel président américain. « Il ne sait pas exactement ce qu’il veut », a-t-il estimé, évoquant les revirements fréquents de Donald Trump sur les dossiers internationaux.
Le départ précipité de ce dernier du sommet du G7, au moment même où les frappes se multiplient entre Israël et l’Iran, a été interprété par Hollande comme un signe d’improvisation. « On ne sait pas si c’est pour encourager Netanyahu à aller jusqu’au bout de l’opération militaire ou pour faire pression sur le régime iranien », a-t-il avancé, mettant en cause l’ambiguïté du positionnement américain.
Un risque d’embrasement généralisé
Alors que les hostilités se poursuivent sur le terrain, François Hollande s’est montré préoccupé par les conséquences à long terme. « Cela fait des années que Téhéran progresse dans l’enrichissement », a-t-il rappelé, avant d’avertir : « Si l’Iran ne va pas à la négociation, il est tout à fait à craindre qu’Israël continue ses frappes et que même les États-Unis puissent l’accompagner ».
Cette perspective soulève la crainte d’un conflit régional à plus large échelle, avec des effets collatéraux redoutés sur l’ensemble du Moyen-Orient. Téhéran a d’ailleurs promis de « bombarder Israël aussi longtemps qu’il le faudra », en riposte à une campagne militaire israélienne d’envergure, initiée le 13 juin et qualifiée par Benjamin Netanyahu de tentative pour « changer la face du Moyen-Orient ».
Une offensive aux conséquences humaines lourdes
Le coût humain de cette escalade est déjà dramatique. Les bombardements israéliens ont visé plusieurs sites militaires et nucléaires en Iran, tuant des hauts gradés et détruisant notamment le siège de la télévision d’État. En retour, l’Iran a mené des frappes sur des zones urbaines en Israël. Des civils ont été tués dans les deux pays. Au-delà des cibles militaires, la guerre frappe désormais des zones densément peuplées, exacerbant les tensions et rendant les perspectives de désescalade plus incertaines.
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