Les pays occidentaux concentrent depuis longtemps une part importante des grandes fortunes mondiales. Ce phénomène s’explique par la maturité de leurs économies, la solidité de leurs marchés financiers et la stabilité juridique qui favorisent l’accumulation et la transmission des patrimoines. Dans ces nations, la richesse se construit souvent à travers des investissements diversifiés, un accès facilité aux marchés internationaux, ainsi que par un héritage consolidé sur plusieurs générations. Cette concentration s’observe particulièrement dans les grandes métropoles où résident des élites économiques, bénéficiant d’un écosystème propice à la croissance du capital privé. En ce sens, la France représente un exemple parlant de cette dynamique patrimoniale, comme le confirme la dernière édition du Global Wealth Report 2025 d’UBS.
La France, troisième au classement mondial des millionnaires
La France retrouve sa place parmi les pays abritant le plus grand nombre de millionnaires, dépassant plusieurs puissances européennes. En 2024, 2 897 000 personnes résidant sur le territoire français détenaient un patrimoine supérieur à un million de dollars, soit 20 000 de plus qu’en 2023. Ce mouvement ascendant repose en grande partie sur la robustesse de l’immobilier dans les grandes villes, la montée des placements financiers à long terme et la reprise partielle de certains marchés boursiers. Le capital privé s’est aussi renforcé grâce à des transmissions patrimoniales plus fluides, souvent soutenues par des outils juridiques et fiscaux favorables.
Cette dynamique bénéficie surtout à une catégorie bien identifiée : des cadres supérieurs, chefs d’entreprise et investisseurs urbains, qui ont su consolider leur position malgré les incertitudes économiques. Le pays se distingue également par une répartition relativement homogène des patrimoines élevés sur l’ensemble du territoire, ce qui renforce la stabilité du classement français.
Des géants toujours hors de portée : États-Unis et Chine
Face à cette progression, la France reste toutefois à bonne distance des deux mastodontes que sont les États-Unis et la Chine. Les États-Unis dominent largement, avec 23,8 millions de millionnaires recensés, soutenus par l’essor de la tech, des marchés financiers très liquides et un écosystème entrepreneurial propice à la capitalisation rapide. La Chine, quant à elle, se maintient à la deuxième place avec 6,3 millions de personnes millionnaires, en hausse de 2,3 % sur un an. L’expansion continue de la classe moyenne supérieure chinoise, combinée à un investissement massif dans les secteurs numériques et industriels, alimente cette progression.
Un podium qui reflète des modèles économiques contrastés
Cette hiérarchie mondiale des fortunes reflète des modèles économiques profondément différents. Aux États-Unis, la fortune se construit dans l’accélération et la prise de risque. En Chine, elle est portée par la montée en gamme industrielle et la valorisation de la propriété privée. En France, elle repose davantage sur la stabilité et la transmission, dans un cadre institutionnel plus régulé.
Mais ce classement soulève aussi des enjeux sociaux. Alors que les inégalités font régulièrement l’objet de débats en France, cette croissance du nombre de millionnaires interpelle sur la capacité de l’État à garantir une redistribution perçue comme équitable. Elle pose également la question de l’accès au patrimoine pour les nouvelles générations, dans un contexte de tensions sur le logement, le pouvoir d’achat et l’emploi qualifié.
Classement 2024 des pays comptant le plus de millionnaires
- États-Unis : 23,8 millions
- Chine : 6,3 millions
- France : 2,897 millions
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