Le 21 juin 2025 à Parakou, le ministre Akponna exprimait publiquement son « véritablement triste » constat face aux coupures récurrentes d’eau et d’électricité dans la ville. Sa désolation s’était rapidement muée en une diatribe féroce contre les « siphonneurs du budget national », accusés d’avoir détourné des fonds destinés à améliorer les conditions de vie des populations. Une semaine plus tard, l’ironie du sort frappe : c’est Akponna lui-même qui est limogé de ses fonctions et mis à la disposition de la justice, non pas pour corruption, mais pour justifier les déclarations mêmes qui avaient secoué la sphère politique. Akponna n’est plus ministre de l’énergie, de l’eau et des mines. Ainsi en a décidé le gouvernement de Patrice Talon qui lui a également demandé de se tenir à la disposition de la justice pour justifier ses déclarations. En effet, lors de sa visite à Parakou, le ministre Akponna n’avait pas mâché ses mots. Avec une véhémence peu commune pour un membre de la majorité présidentielle, il avait évoqué les « ressources publiquement mobilisées » pour le Programme d’actions du gouvernement (Pag), fustigeant ceux qui, selon lui, les avaient détournées. Sa référence explicite à « des fils de cette localité, Parakou, qui ont été mis devant la gouvernance en matière d’eau et d’électricité » avait clairement désigné l’ancien ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, Samou Seïdou Adambi, originaire de la région. Les qualificatifs de « aventuriers politiques avec des ambitions démesurées, incapables d’honorer leurs petits mandats » résonnaient comme une attaque directe contre des figures passées du secteur. Akponna avait alors promis que les auteurs présumés de ces détournements « répondront de leur gestion », brandissant même la menace d’une ère nouvelle, où « plus jamais aucun individu ne détournera massivement le fonds public pour venir donner des miettes aux populations et aller se réfugier à l’Assemblée nationale ». Il avait même crédité le ministre conseiller Gbadamassi et son équipe d’avoir « mis au jour ces dysfonctionnements », affirmant que « ce que ces délinquants de la République avaient caché au président Patrice Talon est désormais connu ». Sa sortie s’inscrivait dans la droite ligne des réformes du système partisan voulues par le chef de l’État, censées moraliser la vie publique et empêcher les élus de se soustraire à la justice. Pourtant, la déflagration inattendue n’est pas venue des cibles d’Akponna, mais de lui-même. Son limogeage et sa mise à la disposition de la justice pour justifier ses propres déclarations marquent un tournant dramatique.
Pourquoi Akponna a-t-il été sanctionné ?
Plusieurs interprétations peuvent éclairer cette décision punitive. Akponna, en tant que ministre conseiller, n’avait peut-être pas la prérogative d’engager des accusations publiques de cette nature sans une enquête formelle préalable et sans coordination avec les autorités judiciaires compétentes. Sa ferveur dénonciatrice pourrait avoir été perçue comme un acte d’insubordination ou d’un manque de discipline. La mise à la disposition de la justice viserait à l’obliger à étayer ses dires avec des preuves tangibles, preuves qui, si elles étaient insuffisantes, transformeraient ses accusations en diffamation ou en allégations gratuites, passibles de sanction. 🔥 « Restez branché à l’actu béninoise sur notre chaîne WhatsApp officielle ! » en cliquant sur ce lien https://whatsapp.com/channel/0029VaCgIOFL2ATyQ6GSS91x
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