Or en Afrique : cinq mines nationalisées par un État

Métal précieux présent dans de nombreux produits technologiques, objets de luxe ou encore réserves financières des banques centrales, l’or suscite un intérêt mondial constant. Son extraction demeure un enjeu stratégique pour de nombreux pays africains qui cherchent à mieux valoriser cette ressource non renouvelable. Le Burkina Faso, confronté à des défis économiques et sécuritaires majeurs, a décidé de revoir sa politique de gestion minière en reprenant la main sur plusieurs sites d’exploitation. Une décision qui illustre une volonté accrue de contrôle sur les revenus générés par ce secteur clé.

Une reprise en main des ressources minières

Le gouvernement burkinabè a officialisé le transfert de cinq actifs miniers aurifères à la Société de Participation Minière du Burkina (SOPAMIB), créée pour centraliser la gestion des ressources minières stratégiques du pays. Cette opération s’inscrit dans le prolongement de réformes entamées depuis août 2023, visant à accroître la souveraineté de l’État sur ses richesses naturelles.

Des actifs stratégiques transférés à l’État

Par décret publié mercredi soir, les autorités de transition ont formalisé la nationalisation de deux sites en activité et de trois permis d’exploration. Les sociétés concernées sont Wahgnion Gold SA, SEMAFO Boungou SA, Ressources Ferké SARL, Gryphon Minerals Burkina Faso SARL et Lilium Mining Services Burkina Faso SARL, précédemment détenues par des filiales de Endeavour Mining et de Lilium, deux groupes enregistrés à la Bourse de Londres.

Un processus déclenché par une vente avortée

Le processus a été accéléré après l’échec de la vente des actifs d’Endeavour à Lilium. Face à cette impasse, le gouvernement a opté pour une intervention directe, arguant de l’importance stratégique des mines concernées pour l’économie nationale. L’État burkinabè cherche ainsi à maximiser les retombées économiques de l’or en s’assurant une présence plus forte dans la chaîne de valeur.

Vers une plus grande participation de l’État

Une autre mesure phare de cette politique est l’augmentation de la participation gratuite de l’État dans les projets aurifères, passée de 10 % à 15 %. Ce réajustement vise à rééquilibrer les rapports entre l’État et les compagnies minières, dans un contexte où les recettes issues du secteur représentent une part significative des revenus publics.

Un levier pour la souveraineté économique

Avec cette reprise en main, les autorités entendent renforcer le rôle de la SOPAMIB dans la supervision, la gestion et l’exploitation des gisements d’or à travers le pays. L’objectif affiché est de faire de cette entité publique un levier de développement national, à un moment où le Burkina Faso cherche à redéfinir ses partenariats économiques et à sécuriser ses ressources face à l’instabilité régionale.

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