Pèlerinage à la Mecque : voici le montant énorme que cela rapporte à l’Arabie Saoudite

Photo REUTERS

Chaque année, des millions de musulmans du monde entier se rendent à La Mecque pour accomplir l’un des cinq piliers de l’islam : le Hajj. Ce pèlerinage, prescrit au moins une fois dans la vie pour tout croyant en capacité physique et financière de l’accomplir, revêt une importance spirituelle majeure. C’est une expérience religieuse intense qui implique des rites bien précis sur plusieurs jours, dans les villes saintes de La Mecque et Médine. Pour beaucoup de fidèles, ce voyage est le couronnement d’une vie de foi et d’épargne, un moment de communion et d’humilité, qui les place sur les traces du prophète Mahomet.

Une industrie florissante au cœur des priorités

Le Hajj, ainsi que l’Umrah, pèlerinage plus flexible accompli à n’importe quel moment de l’année, sont devenus des moteurs économiques de premier plan pour l’Arabie saoudite. En 2024, les revenus générés par l’ensemble du tourisme religieux ont été estimés à plus de 171 milliards de dollars, un chiffre en forte progression. Les projections indiquent un doublement de cette valeur d’ici 2034, avec un rythme de croissance supérieur à 7 % par an.

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Ce dynamisme repose sur plusieurs facteurs. Près de 60 % des visiteurs des lieux saints proviennent de l’étranger, dont une grande partie appartient à une catégorie d’âge financièrement stable, notamment entre 46 et 55 ans. Cette clientèle, prête à investir dans un séjour à la fois spirituel et confortable, est au cœur de la stratégie d’accueil du Royaume. L’accent est mis sur la qualité des services, la modernisation des structures, et le développement de moyens de transport à haute capacité.

Transformation urbaine et logistique des villes saintes

Les investissements massifs dans les infrastructures témoignent de cette ambition. La ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Médine à La Mecque, mise en service en 2018, en est un exemple marquant. Grâce à ce projet à 16 milliards de dollars, les déplacements entre les deux villes ont été considérablement raccourcis, facilitant les flux de pèlerins pendant les périodes de forte affluence.

Parallèlement, les centres urbains autour des lieux saints ont été remodelés. Gratte-ciel, résidences haut de gamme, hôtels cinq étoiles et centres commerciaux côtoient désormais les sites de culte. Ces aménagements visent à proposer une expérience adaptée aux besoins variés des fidèles, tout en augmentant les capacités d’accueil. Pour l’Arabie saoudite, il ne s’agit pas seulement d’absorber un nombre croissant de visiteurs, mais aussi de leur offrir des conditions de séjour qui les incitent à revenir ou à recommander leur expérience.

Une foi valorisée, mais aussi monétisée

Cette orientation stratégique vise également à réduire la dépendance du pays aux revenus pétroliers. Le tourisme religieux représente une opportunité économique majeure, mais cette mutation soulève aussi des réserves. À mesure que les coûts augmentent, le pèlerinage devient moins accessible pour les musulmans issus de pays à faibles revenus. Et si l’expérience se professionnalise, certains s’interrogent sur le risque de voir la dimension spirituelle reléguée derrière des considérations commerciales.

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Cette année, environ 1,5 million de pèlerins sont attendus sur le territoire saoudien. Pour le Royaume, chaque saison de pèlerinage est une démonstration de sa capacité à allier organisation millimétrée, accueil international et valorisation économique de son patrimoine religieux. Un défi constant, qui révèle la place stratégique du Hajj et de l’Umrah dans les ambitions de long terme du pays.

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