La perte de poids demeure l’un des objectifs les plus courants mais aussi les plus complexes à atteindre pour de nombreuses personnes. Entre les promesses souvent non tenues des régimes amaigrissants et les recommandations nutritionnelles parfois contradictoires, il devient difficile d’identifier une approche réellement efficace et durable. Ce contexte a favorisé l’intérêt croissant pour des méthodes alternatives comme le jeûne intermittent, qui proposent non pas une restriction constante mais un équilibre mieux toléré par le corps. Une récente étude remet cette méthode au centre des discussions, avec un protocole particulier qui semble offrir des résultats plus convaincants que les régimes classiques.
Un protocole d’alternance qui séduit par sa simplicité
Le modèle 4:3 du jeûne intermittent repose sur une alternance hebdomadaire : quatre jours d’alimentation libre, suivis de trois jours avec une forte restriction calorique (jusqu’à 80 % de réduction). Il ne s’agit pas d’un régime excluant certains groupes d’aliments ou imposant des règles trop strictes, mais plutôt d’une organisation flexible des apports énergétiques. Les jours de jeûne peuvent être choisis librement, en fonction des contraintes sociales ou professionnelles, ce qui facilite grandement l’adoption de cette routine.
Selon Victoria Catenacci, endocrinologue à l’Université du Colorado, cette flexibilité constitue un levier majeur d’adhésion. Elle reconnaît avoir été elle-même surprise par les résultats observés. Ce protocole pourrait convenir aux personnes ayant déjà échoué avec les approches conventionnelles, souvent trop rigides ou difficiles à maintenir sur la durée.
Des résultats chiffrés en faveur du modèle 4:3
L’étude, conduite sur un échantillon de 165 personnes en surpoids ou obésité, âgées de 18 à 60 ans, s’est étendue sur une période de douze mois. Deux groupes ont été constitués : l’un suivant un régime hypocalorique quotidien, l’autre adoptant le protocole 4:3. La différence des résultats est notable :
- Le groupe 4:3 a perdu en moyenne 7,7 kg, soit 7,6 % de leur poids initial.
- Le groupe à régime quotidien a atteint 4,8 kg, équivalent à 5 % de perte pondérale.
Au-delà de ces chiffres, les participants suivant le modèle de jeûne intermittent ont montré une meilleure constance dans le respect du programme. Cela pourrait s’expliquer par le caractère moins contraignant de la méthode, ce qui réduit la fatigue mentale souvent associée aux régimes traditionnels. Les deux groupes ont toutefois affiché des améliorations similaires des indicateurs de santé tels que la pression artérielle.
Vers un élargissement de l’offre nutritionnelle ?
Pour Danielle Ostendorf, épidémiologiste impliquée dans l’étude, l’efficacité du jeûne intermittent 4:3 souligne une lacune dans les offres actuelles : l’absence de programmes structurés basés sur ce modèle. Cela représente une opportunité pour les professionnels de santé, les nutritionnistes, mais aussi les institutions souhaitant proposer des alternatives viables et accessibles à la population.
Alors que l’obésité progresse à l’échelle mondiale, diversifier les approches devient essentiel. L’enjeu ne se limite plus à perdre du poids, mais à le faire de manière compatible avec les rythmes de vie modernes et les besoins individuels. Le modèle 4:3 pourrait constituer un pas dans cette direction, en rendant la gestion du poids plus réaliste pour ceux qui peinent à suivre des régimes stricts et constants.
Une voie prometteuse, à explorer davantage
Malgré les promesses de cette stratégie, les auteurs de l’étude reconnaissent certaines limites, notamment liées à la nature déclarative des données alimentaires collectées. Il n’en reste pas moins que les résultats obtenus ouvrent la voie à une réflexion plus large sur l’efficacité des approches alternées par rapport aux restrictions continues. Adapter l’alimentation aux besoins physiologiques sans générer de frustration excessive pourrait être la clé d’une perte de poids plus durable.
