Les tensions qui opposent la République démocratique du Congo et le Rwanda viennent de connaître un tournant diplomatique majeur. Sous l’égide des États-Unis, les deux pays ont paraphé un accord de paix au siège du département d’État américain à Washington.
La signature a été officialisée par Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RDC, et son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe. Marco Rubio, chef de la diplomatie américaine, a assisté à cet événement présenté comme une étape importante pour apaiser les relations entre Kinshasa et Kigali.
Même si le contenu détaillé de l’accord n’a pas été rendu public, plusieurs médias internationaux ont évoqué ses principaux axes. Il prévoit notamment l’arrêt des affrontements entre les forces armées des deux pays et les groupes rebelles actifs de part et d’autre de la frontière. L’accord comprend aussi des engagements visant à développer des partenariats économiques avec un appui financier et technique de Washington.
Ce rapprochement intervient après des mois de fortes tensions alimentées par la résurgence du mouvement rebelle M23. Ses offensives ont permis la prise de plusieurs zones stratégiques dans l’est congolais, notamment Goma et Bukavu. Kinshasa accuse régulièrement Kigali de soutenir le M23 sur le plan logistique et militaire, ce que les autorités rwandaises ont toujours contesté, affirmant défendre les intérêts de certaines communautés rwandophones.
Sur le terrain, cette défiance mutuelle a durablement altéré les relations entre les deux voisins. La signature de l’accord, même si elle marque une volonté d’ouverture, ne signifie pas pour autant que la méfiance est levée. La question du contrôle des ressources minières, les rivalités d’influence régionales et le poids des acteurs armés non étatiques demeurent des facteurs de fragilité. La prochaine étape consistera à faire valider le texte par les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Leur adhésion pleine et entière sera indispensable pour donner une chance réelle à cette tentative de désescalade.
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