Sénégal : Le marabout Diagne et l'ex conseiller de Macky Sall condamnés

Ce mercredi 18 juin, le tribunal de grande instance de Dakar a scellé le sort judiciaire de deux personnalités au cœur de polémiques fortement relayées sur les réseaux sociaux. Oumar Sow, ancien ministre-conseiller de Macky Sall, et Sangue Moussa Diagne, marabout bien connu sur internet, ont tous deux écopé de peines de prison assorties d’amendes. Leurs propos, tenus respectivement dans une émission politique et dans une vidéo à caractère religieux, ont déclenché une vague d’indignation et conduit à leur interpellation rapide. Ces deux affaires, bien que distinctes dans leur nature, ont en commun la fulgurance de leur propagation en ligne et l’émotion qu’elles ont suscitées dans l’opinion publique.

Propos jugés mensongers contre l’ancien ministre de la Justice

Dans le cas d’Oumar Sow, les faits remontent à une émission publique au cours de laquelle il avait affirmé que le placement sous bracelet électronique de l’ex-garde des Sceaux Ismaïla Madior Fall relevait d’une décision directe du parquet. Ces déclarations ont immédiatement fait le tour des plateformes sociales, entraînant son arrestation pour diffusion de fausses nouvelles. Malgré sa défense orientée sur la liberté d’expression et la critique politique, le tribunal l’a reconnu coupable. Il écope de six mois de prison, dont un mois ferme, et d’une amende de 200.000 francs CFA. Une peine plus clémente que celle requise par le procureur, qui avait demandé une condamnation d’un an de prison, dont six mois ferme.

Accusé de blasphème, Sangue Moussa Diagne condamné à six mois ferme

Dans une autre salle d’audience, c’est une affaire à forte portée religieuse qui a retenu l’attention. Sangue Moussa Diagne comparaissait pour des propos jugés offensants à l’égard du Coran. Lors de son procès, il a plaidé la maladresse, arguant d’une interprétation erronée de ses intentions. Mais le juge a estimé que ses déclarations portaient atteinte aux sensibilités religieuses et méritaient une réponse ferme. Le verdict est tombé : six mois de prison ferme et une amende équivalente à celle infligée à Oumar Sow. L’affaire a suscité un vif débat entre partisans de la fermeté face aux atteintes aux valeurs religieuses et défenseurs de la liberté de parole dans les prêches modernes.

Des peines exemplaires dans un climat d’hypervisibilité

Ces deux condamnations rappellent que l’espace public sénégalais, nourri par l’instantanéité des médias sociaux, ne tolère plus l’imprécision ou la provocation, qu’elle soit politique ou religieuse. Si Oumar Sow a voulu user d’un ton critique face à l’ancien pouvoir judiciaire, et que Diagne s’est réfugié derrière la maladresse, leurs mots ont eu un écho bien réel dans une société où la parole est aujourd’hui scrutée, archivée et jugée à la vitesse du clic.

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