C’est désormais officiel : la baie de Ngor figure parmi les plus belles baies du monde. Cette distinction, annoncée le 7 mai 2025, intègre le site sénégalais dans un club international exclusif composé de 43 baies réparties sur 26 pays. Bien plus qu’un label touristique, cette reconnaissance vient appuyer la singularité naturelle de cette côte, prisée à la fois pour sa beauté brute, son attrait balnéaire et sa richesse culturelle. L’annonce tombe à point nommé, alors que le Sénégal se prépare à accueillir la 19e édition du congrès mondial du club en 2026, un événement qui réunira une quarantaine de nations autour de la préservation des littoraux.
Ce congrès, prévu entre Ngor et le Sine-Saloum, devrait transformer le pays en carrefour des initiatives maritimes durables. Les retombées sont autant diplomatiques qu’économiques, avec à la clé un regain d’attention pour la gouvernance côtière, la planification touristique, mais aussi la création d’emplois autour des métiers de la mer et des industries créatives.
Hann en mutation : entre pollution ancienne et ambitions neuves
Parallèlement à la reconnaissance de Ngor, la baie de Hann poursuit sa métamorphose. Longtemps emblématique d’un littoral dégradé par les rejets industriels, elle devient peu à peu un symbole de restauration. Les travaux en cours, initiés sous la supervision de l’ONAS et financés notamment par l’Agence française de développement et la Banque chinoise de développement, visent à transformer l’ancienne “Trash Bay” en espace marin vivable et fonctionnel. Une délégation française, récemment en mission technique sur place, a salué les avancées visibles, notamment en matière de collecte et de traitement des eaux usées.
Ce chantier de dépollution n’est pas qu’un projet technique. Il représente une volonté politique de reconquête du littoral et de repositionnement du Sénégal dans les débats mondiaux sur l’environnement. À l’échelle locale, la réhabilitation de Hann annonce un possible retour de la pêche artisanale, une meilleure santé publique et de nouvelles perspectives d’exploitation durable des zones côtières.
Un pays en vitrine au Sommet de l’océan
Ces dynamiques ont trouvé un écho international lors du dernier Sommet de l’océan, tenu en juin 2025 sous l’égide des Nations Unies. À cette occasion, le Sénégal a mis en avant ses deux baies phares comme exemples d’action concrète : Hann pour sa dépollution en cours, Ngor pour sa valorisation touristique et écologique. Dakar a défendu une vision proactive, misant sur l’équilibre entre développement et préservation, modernisation des infrastructures et respect des écosystèmes.
À travers ces deux fronts, le pays cherche à conjuguer souveraineté environnementale et ouverture diplomatique. En moins d’un an, les baies de Ngor et Hann ont ainsi changé de statut : d’espaces côtiers sous-exploités ou négligés, elles deviennent vitrines d’un Sénégal qui entend tirer parti de ses atouts naturels pour asseoir sa crédibilité dans les sphères de l’action climatique, de la coopération internationale et de la renaissance côtière.
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