Trump : des ennuis en vue aux USA après le bombardement iranien

Photo : JIM WATSON AFP

Trois sites nucléaires stratégiques iraniens — Natanz, Fordow et Esfahan — ont été ciblés par des bombardiers américains équipés de munitions de précision. L’objectif annoncé : démanteler les installations jugées critiques dans le programme nucléaire de l’Iran. Selon les autorités américaines, l’opération s’est déroulée sans accroc, les avions ayant quitté l’espace aérien iranien sans subir de pertes. Le président Donald Trump a salué une action « décisive » et appelé, dans la foulée, à ouvrir une nouvelle ère de paix. Pourtant, aucune feuille de route concrète n’a été présentée pour une désescalade ou un retrait militaire.

Du côté de Téhéran, la réaction a été immédiate. Les autorités iraniennes ont dénoncé une atteinte grave à leur souveraineté nationale, qualifiant les frappes d’« acte hostile » et laissant planer la menace d’une riposte. Sur le plan diplomatique, plusieurs capitales ont exhorté à la retenue, conscientes qu’un nouvel embrasement dans la région pourrait entraîner des conséquences dévastatrices.

Publicité

Colère et inquiétude sur les bancs du Congrès

À des milliers de kilomètres du théâtre de l’opération, c’est à Washington que les secousses politiques se font le plus sentir. L’opposition démocrate a reproché ce dimanche au président, d’avoir agi de manière solitaire, sans avoir consulté ni informé le Congrès. Des voix fortes s’élèvent pour dénoncer une dérive de l’exécutif, pointant une décision militaire prise sans justification solide ni validation institutionnelle.

Pour Chuck Schumer et Hakeem Jeffries et le sénateur démocrate Dick Durbin, Donald Trump a mis le pays sur une trajectoire dangereuse. D’autres élus vont encore plus loin en estimant que cet acte pourrait justifier l’ouverture d’une procédure de destitution. Ils soulignent qu’aucune menace concrète venant de l’Iran n’a été documentée par les agences de renseignement, et qu’aucune urgence ne justifiait une telle initiative sans débat préalable.

Le président est donc accusé non seulement de prendre des risques géopolitiques majeurs, mais aussi de mettre à mal le fonctionnement des institutions américaines en contournant les garde-fous démocratiques.

Une manœuvre risquée sur fond d’ambiguïtés stratégiques

Ce nouveau coup de force relance les interrogations sur la doctrine de sécurité poursuivie par Donald Trump. Agit-il pour prévenir un danger réel ou pour renforcer sa stature politique en période d’instabilité ? À ce jour, aucune vision claire n’a été présentée pour éviter l’enlisement ou négocier une sortie de crise.

Publicité

L’absence de stratégie à long terme, combinée à une communication présidentielle centrée sur la « victoire » immédiate, laisse planer l’incertitude. Téhéran reste sur le qui-vive, et les partenaires des États-Unis peinent à décrypter les intentions de Washington. Ce manque de lisibilité alimente les spéculations sur les motivations réelles du président, certains analystes y voyant une tentative de détourner l’attention des difficultés internes.

En attaquant les infrastructures nucléaires iraniennes, Donald Trump a certes lancé un message fort, mais il a aussi déclenché une tempête politique chez lui. L’onde de choc dépasse le champ militaire pour s’étendre aux fondements même du pouvoir exécutif. Loin de renforcer sa position, le président pourrait bien se retrouver isolé, pris entre un Congrès en colère, un Iran menaçant et une opinion publique divisée. Le pari était risqué, et les conséquences pourraient se révéler bien plus durables que les effets immédiats des frappes.

3 réponses

  1. Avatar de BLOB
    BLOB

    Selon une info qui semble confirmée, les sites ont été « nettoyés » par les Iraniens quelques jours avant les frappes. Les Américains auraient prévenu les Russes et les chinois qui auraient à leur tour prévenu les Iraniens.

    Une vaste farce donc … qui fait qu’officiellement, il n’y a plus de nucléaire en Iran ce qui enlève à Israël un motif de lui faire la guerre.
    Si c’est vrai, Trump est (beaucoup) moins c.o.n qu’on ne le croit

    1. Avatar de Wouafff Wouafff
      Wouafff Wouafff

      J’ai lu sur un site russe un commentaire disant qu’en guise de représailles, les Iraniens iraient taper deux ou trois hangars vides près d’une base ricaine pour dire ensuite qu’ils étaient vengés, fin de l’Histoire.

      Ca a donc l’air cousu de gros fil à usage des débilos de LCI et consorts qui vont pas mal s’astiquer le stick avec l’os qu’on leur a jeté à ronger.

  2. Avatar de Me Jacques Vergès
    Me Jacques Vergès

    C’est un president impulsif. Un pervers narcissique qui déshonore la fonction présidentielle et bafoue allègrement la constitution des USA 🇺🇸.
    Ne pas associer le congrès et la chambre des représentants à ce projet funeste prouve à souhait que Trump souffre de troubles pathologiques à diagnostiquer. Il devient un danger pour les Américains. Brandir sa destitution n’est qu’un leurre puisqu’il dispose encore d’une majorité jusqu’au-boutiste au congrès. Reste à attendre les élections de mi-mandat pour dégraisser le mammouth .
    Ce que je crois .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité