L’uranium est une ressource naturelle stratégique, essentielle pour l’industrie nucléaire. Il joue un rôle central dans la production d’énergie, en particulier dans la génération d’électricité à travers les réacteurs nucléaires. Bien que l’uranium soit largement exploité dans des pays comme le Canada et le Kazakhstan, les pays arabes commencent à émerger sur la scène mondiale avec des réserves importantes, offrant des opportunités significatives pour le secteur énergétique, notamment dans le cadre de la transition vers des énergies plus propres.
Le monde arabe, bien qu’encore loin des plus grands producteurs mondiaux, dispose de plusieurs gisements d’uranium qui constituent un atout stratégique. Ces réserves ne se contentent pas de renforcer la capacité énergétique régionale, mais elles ouvrent aussi la voie à une diversification des sources de revenus et à un rôle accru dans la transition énergétique mondiale. Parmi les nations arabes les plus prometteuses dans ce domaine, la Mauritanie, la Jordanie et l’Algérie se distinguent particulièrement en 2025.
1. La Mauritanie : Mine de Tiris
Située dans la région de Tiris Zemmour au nord-est de la Mauritanie, à environ 1 200 kilomètres de Nouakchott, la mine de Tiris se place en tête des plus grandes réserves d’uranium du monde arabe. Développée par la société australienne Aura Energy (85 % de participation) en partenariat avec l’Agence nationale de recherches géologiques et du patrimoine national, cette mine affiche des réserves confirmées d’environ 91,3 millions de livres d’oxyde d’uranium (U3O8), soit l’équivalent de 41,27 mille tonnes. Ces réserves permettent d’envisager une durée de vie opérationnelle de 25 ans. Ce projet représente une étape cruciale pour la Mauritanie, qui pourrait jouer un rôle clé dans la production régionale d’uranium et contribuer ainsi à l’autosuffisance énergétique.
2. La Jordanie : Mines du Centre de Siwāqa
La Jordanie se distingue avec ses mines situées dans le centre du pays, notamment celles du projet de Siwāqa et d’Attarat, qui contiennent l’une des plus grandes réserves d’uranium de la région arabe. Ces mines abritent des ressources estimées à environ 42 000 tonnes de yellowcake, une forme concentrée d’uranium, selon les normes du Joint Ore Reserves Committee (JORC). L’exploration de ces mines a débuté en 2009, et elles représentent désormais l’une des principales sources futures de production d’uranium en Jordanie. Le projet s’étend sur une superficie de 667 kilomètres carrés, allant du sud d’Amman à Aqaba, et pourrait jouer un rôle majeur dans le développement du programme nucléaire pacifique du pays.
3. L’Algérie : Mines de la région du Hoggar
L’Algérie, avec ses vastes réserves d’uranium concentrées dans les régions du Hoggar et de Tamanrasset, représente un autre acteur clé dans le monde arabe. Les estimations indiquent la présence de 29 000 tonnes d’uranium dans ces régions, dont une grande partie a été découverte lors de prospections intensives dans les années 1970. Bien que l’Algérie ait suspendu l’exploitation de ses mines d’uranium en 2012 pour des raisons stratégiques, les réserves importantes de ce minerai pourraient permettre au pays de jouer un rôle majeur dans la future politique énergétique mondiale. L’Algérie pourrait en effet développer un programme nucléaire pacifique lorsque les conditions réglementaires et les politiques internationales le permettront.
Vers une coopération régionale
L’intérêt croissant pour l’uranium dans ces pays arabes souligne non seulement leur potentiel énergétique, mais aussi la possibilité de renforcer la coopération régionale en matière d’exploration et de développement des ressources naturelles. Les opportunités économiques offertes par l’exploitation de l’uranium, dans un contexte mondial tourné vers les énergies renouvelables et la réduction des émissions de carbone, permettent à ces nations de renforcer leur positionnement stratégique sur la scène internationale.
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