Afrique : voici deux champions de la confiance économique

La carte de l’attractivité des investissements directs étrangers (IDE) évolue, et certaines capitales africaines s’y taillent une place de choix. L’Afrique du Sud et l’Égypte, malgré les turbulences économiques mondiales, parviennent à s’imposer comme des destinations de plus en plus crédibles aux yeux des grandes multinationales. C’est ce que révèle une récente enquête menée par le cabinet Kearney, fondée sur les réponses de plus de 500 dirigeants d’entreprises internationales.

Les investissements étrangers, souvent perçus comme une boussole des dynamiques mondiales, vont là où les perspectives économiques semblent solides et où la stabilité politique paraît tenable. C’est cette même logique qui guide les flux vers des pôles stratégiques, là où infrastructures, main-d’œuvre, et politiques d’ouverture se conjuguent efficacement. Dans cette redistribution des cartes, l’Afrique ne reste pas à l’écart. Elle offre désormais, à travers certains pays, des signaux suffisamment rassurants pour attirer des capitaux internationaux autrefois plus frileux.

Deux locomotives africaines dans le radar des investisseurs

En 2025, l’Afrique du Sud grimpe spectaculairement dans le classement mondial de la confiance envers les IDE, passant de la 11e à la 7e place. Un bond qui reflète une dynamique de transformation plus profonde, soutenue par des réformes économiques, une meilleure transparence réglementaire et un tissu industriel en mutation. Le pays a attiré 661 millions de dollars d’investissements au premier trimestre de l’année, un chiffre en hausse de 56 % par rapport aux trois mois précédents. Une progression qui ne relève pas uniquement du hasard, mais d’une intention claire des investisseurs de miser sur des bases institutionnelles robustes et des marchés relativement mûrs.

L’Égypte, de son côté, maintient sa présence dans le peloton de tête des marchés émergents en conservant la 13e place. Si elle n’enregistre pas la même poussée que son homologue du sud, elle confirme néanmoins sa réputation de hub stratégique entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient. Son indice de confiance, fixé à 1,33, traduit une reconnaissance pour les efforts continus en matière de grands projets d’infrastructures, de zones économiques spéciales et de stabilité monétaire. Dans un environnement africain encore traversé par de fortes incertitudes, ces deux pays se démarquent comme des points d’ancrage.

Une compétition féroce à l’échelle émergente

Face à l’Égypte et à l’Afrique du Sud, les puissances émergentes d’Asie et du Golfe continuent de dominer le haut du tableau. La Chine, malgré un ralentissement notable de ses flux d’IDE en 2023, reste numéro un. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, soutenus par leurs gigantesques fonds souverains et leurs stratégies de diversification, occupent respectivement la deuxième et la troisième place. Le Brésil et l’Inde complètent le top 5, confirmant l’intérêt des investisseurs pour des marchés vastes, jeunes, et en transformation rapide.

Dans ce contexte, la présence de deux pays africains dans le top 15 est loin d’être anecdotique. Elle traduit une reconnaissance croissante du potentiel du continent, mais aussi de sa capacité à inspirer la confiance des grands décideurs économiques. Les critères ne se limitent plus aux ressources naturelles ou à la démographie : les investisseurs scrutent désormais la résilience des institutions, la capacité d’innovation, et la lisibilité des politiques publiques.

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