Figure emblématique du capitalisme africain, Aliko Dangote a officiellement quitté la présidence du conseil d’administration de Dangote Cement Plc, entreprise-phare du groupe qu’il a bâti au fil des décennies. Ce départ, survenu quelques semaines après celui de la Dangote Sugar Refinery Plc, confirme une dynamique de transition au sein de l’empire industriel de l’homme d’affaires le plus riche d’Afrique.
Un successeur au profil panafricain
Pour prendre la relève, le conseil a porté son choix sur Emmanuel Ikazoboh, jusqu’ici administrateur non exécutif indépendant. Fort de plus de 40 ans d’expérience dans la haute direction, notamment au Nigéria, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et en Afrique du Sud, le nouveau président du conseil arrive avec une vision panafricaine du leadership d’entreprise.
Cette nomination est perçue comme une volonté de consolider les bases d’une gouvernance plus institutionnelle, alignée sur les principes de planification successorale et de bonne gouvernance. Elle intervient dans un contexte où de nombreuses entreprises du continent amorcent un tournant stratégique visant à dissocier plus clairement les fonctions opérationnelles des responsabilités de gouvernance.
Un empire industriel en pleine mutation
Dangote Cement est bien plus qu’un simple producteur de matériaux de construction. L’entreprise a accompagné la transformation économique du Nigéria, passant d’un des plus gros importateurs mondiaux à premier exportateur africain de ciment, selon les données internes du groupe. Ce virage a été rendu possible grâce à des investissements industriels massifs dans les capacités de production locales, avec un impact notable sur la balance commerciale du pays.
Au-delà de ses frontières, Dangote Cement s’est imposée comme un acteur régional, opérant dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. Son développement a contribué à faire émerger un marché intégré du ciment sur le continent, jusque-là dominé par les importations asiatiques et européennes.
Vers une nouvelle ère de gouvernance
Avec ces changements récents, Aliko Dangote semble amorcer une nouvelle phase dans la structuration de son groupe. En se retirant de la présidence de plusieurs entités clés, il laisse entrevoir une transition progressive vers une gouvernance plus collégiale et institutionnelle, potentiellement tournée vers une ouverture accrue aux investisseurs institutionnels et au marché international.
