Le Maroc continue d’élargir son horizon énergétique en s’engageant dans des projets tournés vers l’avenir. Le royaume parie désormais sur l’ammoniac vert, un dérivé de l’hydrogène qui attire de plus en plus d’intérêt sur la scène internationale, en particulier en Europe.
L’un des projets phares dans ce domaine est le complexe de Chbika, un chantier ambitieux situé sur la côte atlantique. Porté par un trio d’acteurs internationaux (TotalEnergies, Copenhagen Infrastructure Partners et A.P. Møller Capital) ce projet vise une production annuelle de 200 000 tonnes d’ammoniac vert. Il s’appuiera sur un dispositif technique robuste, avec un gigawatt de capacités en énergies renouvelables, combiné à une unité d’électrolyse alimentée par de l’eau de mer désalinisée.
Le choix du Maroc n’est pas un hasard. Le pays dispose d’un fort ensoleillement, d’un potentiel éolien important et d’un accès direct à l’océan, des atouts essentiels pour produire de l’hydrogène et de l’ammoniac verts à grande échelle. À travers ce projet, Rabat espère renforcer sa position comme futur fournisseur de carburants propres pour l’Europe.
L’ammoniac vert présente un avantage non négligeable. Contrairement à l’hydrogène, sa forme liquide est plus facile à transporter et à stocker. Il répond aussi aux besoins stratégiques de l’Union européenne, qui s’est engagée à importer 10 millions de tonnes d’hydrogène propre d’ici 2030. En misant sur cette molécule, le Maroc entend se positionner comme un partenaire clé dans la transition énergétique européenne.
Au-delà de l’exportation, le royaume ambitionne aussi de développer un tissu industriel local lié aux énergies vertes. Le projet Chbika pourrait ainsi servir de modèle pour d’autres initiatives dans les régions côtières, en créant des emplois qualifiés et en attirant de nouveaux investissements.



