Armement : la France poignardée par ses alliés ?

Le conflit en Ukraine, qui dure depuis plus de trois ans, a mis en lumière les limites de l’influence diplomatique des États-Unis. Malgré les promesses initiales de Donald Trump de résoudre rapidement cette crise, la réalité géopolitique s’est avérée bien plus complexe. La Russie poursuit ses opérations militaires, démontrant que les solutions rapides annoncées relèvent davantage du discours politique que de la réalité stratégique.

Dans le même temps, l’administration américaine a décidé de réduire ses aides militaires à l’Ukraine. Le président Trump justifie notamment cela par sa volonté « de ne plus faire de cadeaux » et de privilégier les intérêts américains avant tout le reste. Face à cette nouvelle donne géopolitique, l’Union européenne s’est trouvée contrainte de repenser sa stratégie de défense et d’affirmer son autonomie stratégique, du moins dans les déclarations officielles.

Les discours pro-européens face à la réalité

C’est ainsi que Bruxelles multiplie les appels à favoriser l’industrie de défense européenne, encourageant les États membres à privilégier les équipements continentaux. Cette rhétorique vise particulièrement à soutenir des programmes comme le Rafale français ou l’Eurofighter, symboles de l’excellence technologique européenne dans le domaine aéronautique militaire.

Cependant, la réalité des choix d’acquisition révèle un décalage significatif entre les intentions affichées et les décisions concrètes. L’Espagne illustre parfaitement cette contradiction : tandis que le gouvernement Sanchez penche officiellement vers l’Eurofighter, l’amiral Teodoro Esteban López Calderón, chef d’état-major des forces espagnoles, plaide ouvertement pour le F-35 américain, arguant de ses capacités opérationnelles supérieures.

L’Allemagne réaffirme sa préférence atlantiste

Berlin, de son côté, s’apprêterait à finaliser une commande supplémentaire de 15 F-35 de Lockheed Martin, portant sa flotte totale à 50 appareils contre les 35 initialement prévus en 2022. Cette décision s’explique principalement par les exigences industrielles du groupe français Dassault Aviation, qui souhaite contrôler 80 % des composants centraux du futur avion de combat européen que les allemands pourraient acheter, ce que Berlin trouve largement excessif.

1 réflexion au sujet de « Armement : la France poignardée par ses alliés ? »

  1. Oui, il y a les beaux discours et il y a ce qui peut être observé: les futurs programmes d’armement européens, stimulés par la guerre en Ukraine, sont globalement des « piliers théoriques » qui composent l’arme à créer, puis ensuite, il y a une sélection du ou des « meilleures sociétés athlètes » de chaque secteur pour fabriquer chacun des piliers sus nommés, sous les ordres d’un maître d’oeuvre final qui gèrera la bonne construction de la composition finale. Globalement, un durcissement parallèle de la négociation de ces deux projets européens s’observe. Présentement, on peut joindre deux négociations dans un seul et même système: une équation où Dassault souhaite contrôler 80 % des composants du SCAF (futur avion) d’une part, et une équation où l’ensemble Rheinmetall + KNDS Deutshland souhaite contrôler 80 % des composants du MGCS (futur char) d’autre part. En l’état actuel des directions prises par ces deux négociations, certains pensent que ces deux négociations parallèles seront tranchées globalement par les dirigeants politiques des deux pays, ou ne seront pas.

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