Le Japon a franchi un seuil historique avec une température de 41,2°C enregistrée à Tamba, dans la région de Hyogo, marquant un nouveau sommet depuis le début des relevés météorologiques dans l’archipel. Cette chaleur extrême, observée en plein été, surpasse les précédents pics de 41,1°C atteints respectivement à Kumagaya en 2018 et à Hamamatsu en 2020. Un signal de plus dans une série de manifestations météorologiques inédites qui frappent le pays depuis plusieurs mois.
Un été sous tension thermique
L’année 2024 s’inscrit dans une continuité préoccupante pour le Japon, qui avait déjà connu le mois de juin le plus chaud de son histoire. La température moyenne enregistrée durant cette période était supérieure de 2,34°C à la normale, selon les données de l’Agence météorologique japonaise (JMA). L’été s’est ensuite confirmé comme le plus chaud jamais mesuré, égalant le niveau record de 2023, et il a été immédiatement suivi par un automne tout aussi anormalement doux.
Cette accumulation d’épisodes extrêmes met à rude épreuve les écosystèmes et les infrastructures. La floraison précoce, voire absente, des cerisiers – symboles culturels et touristiques de l’archipel – illustre les perturbations du cycle des saisons. Quant au mont Fuji, son sommet enneigé, habituellement visible dès octobre, n’a été recouvert qu’au début du mois de novembre l’an dernier.
Un dérèglement aux multiples visages
Par-delà les chiffres, ce sont les ruptures de rythme saisonnier qui préoccupent les observateurs. La saison des pluies, notamment dans l’ouest du pays, s’est achevée cette année trois semaines plus tôt que d’habitude, désorganisant les prévisions agricoles et hydrologiques. Ces phénomènes ne sont pas isolés : ils s’inscrivent dans une tendance mondiale d’événements météorologiques plus fréquents et plus intenses, dont l’origine anthropique fait désormais consensus parmi la communauté scientifique.
Si les experts de la JMA appellent à ne pas tirer de lien direct entre chaque événement ponctuel et le changement climatique, ils soulignent néanmoins que le réchauffement global favorise l’émergence de conditions météorologiques extrêmes, rendant les canicules, sécheresses et précipitations anormales de plus en plus probables.
Le Japon face à l’adaptation climatique
Confronté à une montée des températures qui semble s’installer durablement, le Japon est contraint de repenser ses politiques environnementales, urbanistiques et sanitaires. Dans un pays où une large part de la population est âgée, les vagues de chaleur posent des défis critiques en matière de santé publique. Les infrastructures doivent être adaptées, notamment en matière de climatisation, d’alertes précoces et d’aménagement des espaces urbains.
Au-delà de ses frontières, l’expérience japonaise rejoint celle de nombreux pays exposés aux conséquences du dérèglement climatique. En 2024, plusieurs régions d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord ont également connu des records de température préoccupants, faisant de l’année en cours l’une des plus chaudes jamais enregistrées à l’échelle planétaire.
