Éducation au Mali : un demi-siècle de partenariat avec l’Église catholique rompu

Le 30 juin 2025 marque un tournant dans la politique éducative du Mali. Le gouvernement a officiellement cessé de financer les écoles privées catholiques, mettant un terme à cinquante-trois années de soutien public à un réseau qui regroupe 138 établissements accueillant environ 40 000 élèves. Cette mesure s’inscrit dans une volonté de réajustement budgétaire alors que le pays fait face à une situation sécuritaire et économique tendue.

Une rupture administrative dans un contexte budgétaire contraint

La fin de la subvention annuelle aux écoles catholiques s’inscrit dans une logique de rationalisation des dépenses publiques, selon les autorités maliennes. Le redéploiement des ressources budgétaires serait motivé par la nécessité de répondre aux priorités nationales, notamment le renforcement de la sécurité intérieure et la gestion des zones en conflit. Ces arbitrages budgétaires interviennent dans un pays où les dépenses liées à la défense ont connu une forte augmentation depuis le retrait progressif des forces internationales et la montée en puissance de l’Armée nationale.

Le réseau d’écoles concerné, historiquement soutenu depuis les années 1970, était intégré à un dispositif de collaboration public-privé dans le domaine de l’éducation. Ce partenariat garantissait une participation de l’État au financement du personnel enseignant et à certains frais de fonctionnement, en échange d’un programme scolaire conforme aux standards nationaux.

Le réseau catholique face à l’incertitude

Le père Edmond Dembélé, directeur national de l’enseignement catholique au Mali, a confirmé que cette décision a été communiquée de manière officielle et est entrée en vigueur sans mesure transitoire. Les établissements concernés devront désormais assurer seuls leur équilibre financier, ce qui pose la question de leur pérennité, notamment dans les zones rurales où la scolarisation repose largement sur ces structures privées.

Les écoles catholiques, souvent réputées pour leur discipline et leurs résultats scolaires, jouent un rôle essentiel dans certaines régions où les établissements publics sont peu présents. Leur impact dépasse le seul cadre religieux, en participant activement à l’accès à l’éducation pour des populations vulnérables. La perte de subvention pourrait donc entraîner une réduction de l’offre éducative, voire la fermeture de certains établissements.

Une décision qui interroge sur le long terme

Le retrait du soutien public aux écoles catholiques s’inscrit dans une série de réformes touchant les relations entre l’État et les confessions religieuses au Mali. Si le gouvernement insiste sur la nécessité de redéfinir ses priorités budgétaires, cette décision soulève des interrogations sur la place des acteurs non étatiques dans le système éducatif malien. Elle intervient alors que d’autres pays de la région, confrontés à des défis similaires, maintiennent des dispositifs hybrides pour garantir l’accès à l’éducation dans les zones reculées.

Par ailleurs, cette décision pourrait avoir un impact sur les relations entre l’État malien et les institutions religieuses, dans un pays où ces dernières jouent également un rôle social important. Le défi sera d’assurer une transition sans rupture pour les élèves concernés, tout en définissant une nouvelle stratégie éducative capable de conjuguer efficacité budgétaire et accès équitable à l’instruction.

Des développements ultérieurs sont attendus, notamment sur les mesures de substitution que pourrait envisager le ministère de l’Éducation pour accompagner les familles touchées par ce changement.

2 réflexions au sujet de “Éducation au Mali : un demi-siècle de partenariat avec l’Église catholique rompu”

  1. Napoléon
    La preuve que ces militaires sont en train de détruire l’avenir des jeunes maliens est établie….Napoléon le papy égoïste s’en contente en plus….triste cynique individu…

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