Étudiants africains : ce pays supprime les bourses aux USA, voici pourquoi !

Sous la présidence d’Omar Bongo, le Gabon s’était forgé une réputation de bienfaiteur parmi les pays africains en matière de financement des études à l’étranger. Pendant des décennies, les étudiants gabonais bénéficiaient de bourses généreuses pour rejoindre les universités les plus prestigieuses, notamment aux États-Unis, au Canada, en France ou au Maroc. Ce dispositif symbolisait la volonté du pouvoir de former une élite compétente à l’international, en investissant massivement dans la jeunesse comme pilier du développement national.

Aujourd’hui, cette politique est remise en question. Le président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a provoqué la stupeur en annonçant à Washington la fin imminente des bourses attribuées pour les études aux États-Unis et au Canada à partir de 2026. Le motif avancé : le coût élevé de ces formations, combiné au faible taux de retour des diplômés dans leur pays d’origine.

La diaspora dans le viseur des nouvelles priorités

Après un minisommet États-Unis – Afrique, rassemblant cinq pays africains et le président américain Donald Trump, le chef de l’État gabonais a entrepris de rencontrer la diaspora gabonaise dans le pays. Il a justifié lors de cette rencontre ce revirement. Devant des membres de la diaspora gabonaise, il a exprimé sa préoccupation face à l’exode définitif des étudiants partis en Amérique du Nord : « Ceux qui viennent ici ne reviennent jamais », a-t-il affirmé, soulignant que cet investissement ne profitait in fine ni à l’État ni à la société gabonaise.

Plutôt que de continuer à alimenter ce qu’il perçoit comme une fuite de cerveaux, Oligui Nguema entend réorienter les fonds vers des destinations considérées comme plus stratégiques. Des pays comme le Sénégal, le Ghana ou encore le Maroc ont été cités comme préférés, dans la mesure où les étudiants envoyés dans ces régions seraient, selon lui, plus enclins à revenir et à contribuer au développement du Gabon. Il s’agit donc d’un recentrage qui repose autant sur des critères économiques que sur des considérations de fidélité au pays d’origine.

Vers une redéfinition de la mobilité académique

Cette décision soulève plusieurs enjeux. D’un point de vue financier, elle traduit une volonté de rationalisation des dépenses publiques dans un contexte de transition politique. Mais elle reflète aussi une tentative de redéfinir les parcours éducatifs à l’international, en tenant compte de leur impact sur la dynamique nationale. En ciblant des pays où la mobilité est perçue comme plus maîtrisable, les autorités cherchent à favoriser un modèle de formation qui garantit un retour sur investissement.

Pour les étudiants, cette annonce représente un changement de cap brutal. Nombre d’entre eux voient leurs ambitions de formation outre-Atlantique compromises. Pour ceux qui avaient un engagement de plusieurs années déjà en cours, c’est la douche froide.

Ce tournant marque ainsi la fin d’une époque : celle où l’État assumait, sans distinction, le financement d’une élite étudiante vers l’Occident. Le Gabon semble désormais vouloir privilégier une stratégie plus contrôlée, orientée vers la proximité régionale et l’utilité nationale. Le président gabonais n’a toutefois pas précisé si ces mesures concernent aussi les autres pays occidentaux comme la France. Une réorientation qui pourrait bien inspirer d’autres pays africains confrontés aux mêmes dilemmes.

2 réflexions au sujet de “Étudiants africains : ce pays supprime les bourses aux USA, voici pourquoi !”

  1. j approuve cette décision et l argument avancée..est pertinent et incontestable
    Nous étions ..6 à aller en France.. étudiant bénéficiant d une bourse fac..
    Au final.. nous sommes..2 à retourner au Bénin
    Je ne parle pas…d autres cas…
    En tout cas.. à peine 2 /100.. revenait..des pays occidentaux
    56/100.. pour ceux qui allaient..dans les pays de l est
    Cependant.. cependant..les raisons de sous emplois..ou carrément de pas d emplois.. dans nos pays.. sont aussi des raisons valables…
    Conclusion..c est une problématique complexe où c’est difficile de mettre les torts sur des parties
    la suite

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    • En effet.. nos pays africains ne disposent pas de structures pour employer les compétences acquises par les étudiants boursiers
      Les contingences socio politiques..l instabilité..fixent.les boursiers en occident
      Un exemple..dans les années..80.. presque toutes compétences du congo Brazza..ne sont pas rentré.. à cause de la guer re civi le..et pourtant ce pays avait le plus grand contingent..d étudiants..boursiers en Europe

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