Hydrocarbures en Afrique : Dangote met en garde sur le carburant russe

Aliko Dangote tire la sonnette d’alarme. Face à l’arrivée croissante de carburants d’origine russe sur les marchés africains, le milliardaire nigérian met en garde contre des conséquences lourdes, tant pour la santé publique que pour l’économie du continent.

Depuis le début du conflit en Ukraine, les flux d’hydrocarbures russes, réorientés à cause des sanctions occidentales, se sont massivement tournés vers l’Afrique. Attirés par des prix cassés, plusieurs pays africains se sont mis à importer ces produits, parfois sans se soucier de leur qualité.

Selon Dangote, ces carburants ne répondent pas aux standards environnementaux et sanitaires en vigueur ailleurs dans le monde. Il estime qu’en acceptant ce type de produits, les pays africains s’exposent à des risques sanitaires importants. Il évoque notamment des niveaux de soufre très élevés, susceptibles de polluer l’air et d’augmenter les maladies respiratoires.

Mais l’enjeu n’est pas uniquement sanitaire. Pour le patron du plus grand groupe industriel d’Afrique, l’importation de ces carburants bon marché pourrait compromettre les efforts de développement de raffineries locales. Alors que le continent cherche à bâtir une industrie de transformation forte et compétitive, l’arrivée de produits à bas coût venus de Russie pourrait affaiblir cette dynamique.

Dans son intervention, Dangote a désigné le port de Lomé, au Togo, comme l’un des points de transit majeurs de ces carburants. Plus de deux millions de barils y seraient stockés avant d’être redistribués vers d’autres pays de la région. Cette situation, selon lui, montre qu’un système de distribution parallèle s’est installé, sans véritable contrôle sur la qualité des produits. Ce signal d’alerte n’est pas à prendre à la légère. Dangote n’est pas seulement un industriel, c’est aussi un acteur clé des débats économiques africains. Sa voix compte, notamment dans le secteur énergétique où il investit depuis des années.