Le marché immobilier constitue l’un des piliers économiques du Maroc, mais certaines de ses branches échappent à tout contrôle. C’est notamment le cas des locations saisonnières, qui explosent durant la période estivale sans encadrement réel. Ce segment, censé faciliter l’accès temporaire au logement dans les zones touristiques, vire trop souvent au piège pour les vacanciers.
Des prix gonflés par des intermédiaires incontrôlés
Dans les stations balnéaires et les villes à forte affluence, les locations d’appartements meublés sont dominées par un réseau informel de courtiers de rue. Ces intermédiaires, souvent sans statut légal, dictent les prix sans barème, au détriment des familles marocaines et des touristes de passage. L’absence d’une réglementation claire leur permet de multiplier les tarifs en haute saison, jusqu’à rendre certains logements inaccessibles pour des budgets moyens.
Interrogé par Hespress, Bouazza Kharrati, président de la Fédération marocaine des droits des consommateurs, dénonce une « loi de la jungle » sur ce marché parallèle, où les prix flambent en l’absence de tout encadrement. Il souligne que cette situation engendre un manque à gagner considérable pour l’État, car la majorité des transactions échappent à l’impôt, se faisant en espèces, sans reçu, ni contrat.
Quand le virtuel piège les vacanciers
Le désordre s’étend aussi aux plateformes numériques. À l’approche des vacances, les réseaux sociaux sont envahis d’annonces alléchantes : photos professionnelles, vues dégagées, décoration moderne. Mais derrière ces visuels attrayants, la réalité est bien souvent une mauvaise surprise. Kharrati évoque de nombreuses plaintes reçues chaque été, où les vacanciers découvrent sur place des logements insalubres ou totalement différents de ce qui leur avait été vendu en ligne. Dans certains cas, l’appartement n’existe même pas.
Ces escroqueries numériques, facilitées par l’éphémérité des profils sur les réseaux, laissent les victimes sans recours. Les pages disparaissent dès le versement effectué, et les autorités peinent à remonter jusqu’aux responsables.


