Maghreb : plusieurs usines annoncées en 2026 pour soutenir le secteur automobile

Depuis quelques années, les pays du Maghreb intensifient leurs efforts pour bâtir une base industrielle capable de rivaliser avec d’autres régions émergentes. Que ce soit au Maroc, en Tunisie ou en Algérie, de nombreux chantiers visent à développer des filières stratégiques, notamment l’automobile, les énergies renouvelables et la chimie. Cette orientation industrielle répond à la volonté de diversifier des économies longtemps tributaires des hydrocarbures ou du tourisme, et de créer des emplois pérennes pour une jeunesse en quête de perspectives. L’Algérie illustre parfaitement cette dynamique avec une série d’annonces récentes dans le domaine de la fabrication de composants automobiles.

L’Algérie mise sur le pneu pour renforcer sa chaîne de valeur automobile

Dans la commune de Tafraoui, située dans la wilaya d’Oran, un chantier industriel d’envergure vient de franchir une étape symbolique avec la pose de la première pierre d’une usine spécialisée dans la production de pneus. Ce projet, piloté par un groupe national en partenariat avec une entreprise chinoise de stature internationale, ambitionne de devenir un maillon essentiel de l’écosystème automobile algérien. L’usine visera une capacité annuelle de 22 millions d’unités, avec une montée en charge progressive.

L’objectif est double : assurer l’autonomie du marché local, aussi bien pour les véhicules légers que pour les poids lourds, tout en préparant des volumes compétitifs pour l’exportation. Moyen-Orient, Europe et Amérique sont identifiés comme les principales destinations potentielles. Avec un investissement évalué à 50 milliards de dinars algériens, ce site devrait créer quelque 2 000 emplois directs, confirmant la volonté des autorités de stimuler l’emploi industriel dans des zones stratégiques.

Quatre unités prévues pour 2026

Cette usine n’est que la première d’une série : l’Agence algérienne de promotion de l’investissement a révélé que trois autres projets similaires sont en cours de préparation et devraient être opérationnels d’ici 2026. Cette multiplication des unités de production traduit une stratégie claire de spécialisation dans la fabrication de pneus, un composant souvent importé qui pèse lourd dans la balance commerciale du secteur automobile.

Le développement de ces unités vise également à attirer les assembleurs automobiles, qui réclament de plus en plus une chaîne d’approvisionnement locale pour réduire leurs coûts logistiques et se conformer aux exigences d’intégration nationale. À terme, l’émergence d’un tissu de sous-traitance robuste pourrait inciter d’autres fabricants à installer leurs bases en Algérie ou à y intensifier leur production.

Une coopération sino-algérienne qui s’approfondit

La présence d’un partenaire chinois dans ce projet s’inscrit dans la continuité de la coopération industrielle croissante entre Alger et Pékin. Déjà engagés dans les infrastructures et les télécommunications, les groupes chinois manifestent un intérêt croissant pour le secteur manufacturier nord-africain. Leur expertise, leur capacité de financement et leur réactivité en matière d’ingénierie industrielle en font des partenaires attractifs pour les gouvernements de la région.

Dans le cas algérien, ces alliances permettent aussi de contourner certaines contraintes technologiques ou financières qui freinent encore les groupes locaux. La mutualisation des compétences et la projection sur des marchés tiers renforcent l’attractivité des projets, tout en accélérant leur mise en œuvre.

En diversifiant son tissu productif avec des unités tournées vers les besoins du secteur automobile, l’Algérie cherche non seulement à s’ancrer dans les chaînes de valeur régionales, mais aussi à renforcer ses marges de manœuvre économiques. Les projets annoncés pour 2026 illustrent cette orientation vers une industrie plus intégrée, tournée vers l’emploi, l’exportation et la réduction de la dépendance aux importations.

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