Sénégal : Arrestation de Kocc Barma, les premiers éléments de l'enquête

Depuis plusieurs années, sous l’identité virtuelle de Kocc Barma, El Hadj Babacar Dioum gérait un système opaque de diffusion de contenus intimes à caractère sexuel, obtenus de manière illégale. Des internautes, souvent piégés par des échanges privés, recevaient des menaces accompagnées de captures compromettantes. À travers de faux profils, l’individu leur proposait d’effacer les images en échange d’une somme d’argent. Lorsque le chantage ne fonctionnait pas, les vidéos étaient diffusées sans aucun filtre, avec des conséquences psychologiques parfois lourdes pour les victimes.

Ce réseau reposait sur une organisation sophistiquée : anonymat renforcé, hébergements de contenu hors juridiction sénégalaise, messagerie chiffrée, et manipulation émotionnelle. Les montants extorqués variaient selon le statut social de la cible et la sensibilité des images menacées de publication.

Une plainte d’une mineure comme déclencheur

C’est une affaire récente qui a relancé la machine judiciaire. Selon plusieurs sources concordantes, dont Senego, une jeune fille de 16 ans, A. Ndiaye, aurait été approchée par un certain « Mouha », pseudonyme utilisé dans les messages pour dissimuler l’identité réelle du harceleur. Alertée par sa sœur Nguisally Ndiaye, cette dernière a déposé une plainte formelle auprès des autorités.

Cette démarche a constitué un tournant dans l’enquête. Elle a permis à la Division spéciale de cybersécurité (DSC) d’activer les procédures de traque numérique. Grâce aux recoupements techniques et à la géolocalisation, les enquêteurs ont identifié le suspect comme étant El Hadj Babacar Dioum, localisé dans une résidence sécurisée à Liberté III, à Dakar.

Arrestation, perquisitions et preuves saisies

L’interpellation a été menée le 17 juillet 2025, avec l’appui de la Brigade d’intervention polyvalente (BIP). Les agents ont opéré sans incident et ont saisi plusieurs éléments essentiels à l’enquête : un téléphone portable, un ordinateur, et d’autres dispositifs de stockage. Selon le communiqué de la police, ces appareils contiennent des preuves irréfutables, dont des vidéos, échanges de messages et éléments financiers.

Une opération parallèle de perquisition a été effectuée dans la résidence du père du suspect, Cheikh Tall Dioum où les forces de l’ordre ont saisi des véhicules de luxe ainsi que du matériel électroménager de grande valeur. Ces éléments pourraient indiquer un enrichissement illicite lié aux activités de chantage.

La police évoque plusieurs plaintes déjà enregistrées, confirmant qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. Le mis en cause a été placé en garde à vue, tandis que l’enquête suit son cours pour élucider l’ensemble du réseau et identifier d’éventuels complices ou facilitateurs.

Cette affaire remet au premier plan la vulnérabilité des citoyens sur les réseaux sociaux, et l’ampleur grandissante de la cybercriminalité à connotation sexuelle. Elle relance également le débat sur les moyens de protéger les victimes, souvent jeunes, contre une violence numérique désormais industrialisée.

1 réflexion au sujet de « Sénégal : Arrestation de Kocc Barma, les premiers éléments de l'enquête »

  1. Tchité
    Tchité, à Liberté III, à Dakar, sous l’identité virtuelle de Kocc Barma, gérait un système opaque de diffusion de contenus intimes à caractère sexuel, obtenus de manière illégale….
    Tchité a été chopé .🥰 🤩 😂…………il est dans l’avion pour Cotonou ….direct…kaba kaba

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