Le président Bassirou Diomaye Faye a été reçu le 9 juillet à Washington, en compagnie de quatre autres chefs d’État africains, dans le cadre d’une série de rencontres bilatérales initiées par l’ancien président américain Donald Trump. Cette configuration a donné à la rencontre une portée régionale, où chaque dirigeant a pu mettre en avant les priorités de son pays et sa vision du partenariat avec les États-Unis. Pour le Sénégal, Diomaye Faye a su tirer son épingle du jeu en proposant un discours clair, axé sur la stabilité nationale, l’attractivité économique et des opportunités concrètes de collaboration.
Face à un Donald Trump favorable à une approche fondée sur l’investissement plutôt que l’aide au développement, le chef de l’État sénégalais a insisté sur la solidité institutionnelle du pays et les réformes en cours pour faciliter l’implantation d’acteurs privés internationaux. Il a également salué les efforts de paix menés par Trump en République démocratique du Congo, tout en réaffirmant l’engagement du Sénégal pour une résolution durable des conflits au Sahel, au Soudan et en Libye.
Trois axes stratégiques pour renforcer les liens économiques
Diomaye Faye a mis sur la table trois projets ciblés pour intensifier la coopération économique entre Dakar et Washington. Le premier est lié aux énergies. Il a rappelé que Cosmos à participer à évaluer le potentiel des hydrocarbures du pays évalué 950 milliards mètres cube de gaz. Une démarche qui vise à attirer des investisseurs en leur offrant une meilleure visibilité sur les ressources naturelles exploitables du territoire.
Le deuxième projet concerne l’aménagement d’une ville numérique sur 40 hectares de littoral dakarois. Ce hub technologique est pensé pour accueillir des entreprises américaines spécialisées dans les technologies, les services numériques et l’innovation. L’objectif est de positionner Dakar comme un carrefour technologique africain capable de dialoguer directement avec les écosystèmes de la Silicon Valley ou de la côte Est américaine.
Enfin, sur le plan touristique, Faye a proposé un projet de complexe hôtelier avec parcours de golf, misant sur la position géographique stratégique du Sénégal. À seulement six heures de vol de New York, ce site pourrait attirer une clientèle haut de gamme venue d’Amérique, d’Europe ou du Moyen-Orient. Un clin d’œil appuyé à la passion de Trump pour le golf, que Faye n’a pas hésité à mentionner avec un ton complice.
Une diplomatie d’initiative assumée
La rencontre entre les deux dirigeants s’est déroulée dans une atmosphère détendue et empreinte de respect mutuel. Trump a salué le parcours du président sénégalais, qu’il a décrit comme “jeune, résilient et injustement traité par l’ancien régime”, lui adressant des félicitations appuyées pour sa gestion des défis politiques.
Diomaye Faye, quant à lui, a démontré une diplomatie offensive, préférant les propositions concrètes aux formules creuses. En articulant sa stratégie autour de la mine, du numérique et du tourisme, il projette le Sénégal comme un partenaire sérieux et ambitieux sur la scène mondiale, tout en répondant aux besoins immédiats d’emploi, de croissance et d’investissements directs étrangers. Ce face-à-face à Washington pourrait bien marquer une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays.


