Depuis le 18 juillet 2025, la restitution officielle du camp militaire Geille, ancien site occupé par les forces françaises à Ouakam, suscite une vague d’espoir chez de nombreux Dakarois. Ce site, encore ceinturé de murs, longtemps inaccessible, pourrait désormais changer de visage. Dans les groupes WhatsApp du quartier, sur les réseaux sociaux, une idée fait son chemin : transformer cet espace stratégique en grand parc public, un lieu ouvert de respiration et de loisirs pour toutes les générations.
Certains habitants l’imaginent déjà comme le « central park » de Dakar. Une pétition citoyenne lancée sur Change.org appelle les autorités à privilégier une vocation sociale et environnementale pour le site, aujourd’hui libéré de toute présence militaire étrangère. Des centaines de signatures ont déjà été recueillies, tandis que les réactions enthousiastes se multiplient, reflet d’un besoin criant d’espaces verts dans une capitale saturée de béton.
Le précédent de Yoff, souvenir amer pour les Dakarois
Cette mobilisation trouve un écho dans un précédent encore douloureux. Lors de la fermeture de l’ancien aéroport Léopold Sédar Senghor, de nombreux citoyens s’étaient mobilisés pour réclamer un parc sur l’espace dégagé. Mais l’affectation militaire puis la cession partielle à des promoteurs immobiliers avait mis fin à cet espoir. Ce traumatisme urbain est aujourd’hui dans tous les esprits : beaucoup redoutent que l’histoire se répète dans le quartier voisin, de Ouakam.
Dans un Dakar où les aires de jeux se comptent sur les doigts d’une main, où les enfants jouent sur les trottoirs et où les seniors n’ont aucun espace de détente ombragé, chaque mètre carré libéré devient une question de santé publique et de justice spatiale. L’idée d’un parc n’est donc pas un luxe, mais une réponse concrète aux besoins quotidiens d’une population urbaine en pleine expansion.
Un choix politique à venir, une opportunité à saisir
Le camp Geille, vaste espace au cœur d’un quartier densément peuplé, pourrait devenir un repère écologique, culturel et intergénérationnel. Les propositions fusent : jardin botanique, bibliothèque de plein air, pistes cyclables, théâtre vert, terrain de sport libre, zone de jeux inclusifs… autant d’idées simples, peu coûteuses, mais à fort impact social. Ce lieu pourrait aussi accueillir des événements culturels, artistiques ou sportifs, en plein air, ouverts à tous.
La balle est désormais dans le camp des autorités. Une décision politique claire pourrait transformer ce lieu autrefois réservé à des intérêts militaires en un espace emblématique du vivre-ensemble. La population a formulé une demande nette. Reste à savoir si les décideurs écouteront ce souffle citoyen ou céderont, une fois encore, à la logique foncière privée.



