Sénégal : Les résultats provisoires du BAC confirment la tendance baissière

Après deux années de stabilité apparente, le baccalauréat sénégalais connaît une nouvelle baisse significative. En 2022 et 2023, les taux de réussite étaient respectivement de 51,99 % et 51,54 %. En 2024, une première chute avait été enregistrée avec un recul à 48,71 %. Cette année, le recul se poursuit et s’amplifie : le taux provisoire, après délibérations du second groupe, est de 42,85 %. Un chiffre bien éloigné des standards des dernières années et qui suscite des inquiétudes croissantes au sein des familles et des acteurs de l’éducation.

Parmi les 166.439 inscrits, 162.125 se sont présentés aux épreuves. Au premier tour, seuls 33.751 candidats ont été admis d’office, soit un taux de 21,12 %. Le second groupe a permis à 35.723 élèves supplémentaires d’être admis. Cela porte à 69.474 le nombre total de reçus, bien en deçà de la barre symbolique des 50 % franchie encore récemment.

Des résultats peu encourageants dans les mentions

L’analyse des résultats montre également une baisse de la qualité des performances. Les mentions, traditionnellement perçues comme un indicateur d’excellence, se font rares. Sur l’ensemble des admis, seuls 8.079 élèves ont obtenu une mention, ce qui représente à peine 11 %. Parmi eux, seulement 139 ont décroché la mention « Très Bien ». Ce chiffre, très faible au regard du nombre total de candidats, illustre une tendance plus large de baisse du niveau général constaté à travers le pays.

Ces résultats nourrissent les critiques sur la qualité de l’enseignement, notamment dans le public. La pression démographique, les disparités régionales dans l’accès aux ressources pédagogiques, les grèves récurrentes et les défis structurels du système éducatif apparaissent comme autant de facteurs contribuant à cette performance en recul.

Un signal d’alerte pour le système éducatif

La session de remplacement prévue ultérieurement pourra améliorer légèrement les résultats globaux, mais il est peu probable qu’elle suffise à inverser la tendance actuelle. La chute du taux de réussite confirme une crise plus profonde qui exige des réponses concrètes. L’OFFICE DU BACCALAURÉAT, en publiant ces résultats, met en évidence un malaise persistant que les différents gouvernements successifs n’ont pas encore réussi à résoudre.

La situation interpelle l’ensemble des parties prenantes : autorités publiques, enseignants, parents d’élèves et élèves eux-mêmes. Le baccalauréat, censé couronner la formation secondaire, devient de plus en plus difficile à obtenir. À l’image des chiffres de 2025, il reflète un système qui peine à répondre aux attentes d’une jeunesse de plus en plus nombreuse, connectée et exigeante.

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