L’Union européenne et les États-Unis ont trouvé un terrain d’entente pour éviter une nouvelle escalade commerciale : une surtaxe douanière de 15 % a été négociée, visant à protéger temporairement les échanges transatlantiques. Si ce compromis écarte une crise immédiate, plusieurs voix au sein du gouvernement français s’élèvent pour dénoncer un accord jugé insuffisamment protecteur pour les filières industrielles européennes.
Une trêve commerciale sous haute surveillance
Face aux menaces d’augmentation des droits de douane américains, Bruxelles a conclu avec Washington un compromis visant à encadrer les échanges sur certaines catégories de produits, notamment dans la sidérurgie et la chimie. L’instauration d’une surtaxe de 15 % sur certains produits a été actée, contre des exemptions sectorielles importantes qui concernent des secteurs stratégiques pour l’économie européenne.
Pour Marc Ferracci, ministre français chargé de l’Industrie et de l’Énergie, ce compromis apporte certes de la stabilité, mais « reste déséquilibré ». Il plaide pour une intensification de la stratégie industrielle de l’Union, qui selon lui doit se montrer plus offensive face à une concurrence perçue comme de moins en moins équitable.
Appel à une réaction collective européenne
Le même son de cloche résonne chez Benjamin Haddad, ministre délégué aux Affaires européennes, qui estime que l’Union doit impérativement éviter un « décrochage » face aux initiatives américaines. Selon lui, une réaction plus unie des États membres s’impose pour renforcer le poids de l’Union dans les futures négociations commerciales.
Ce sentiment est partagé par Laurent Saint-Martin, ministre délégué au Commerce extérieur, qui reconnaît également l’existence d’un déséquilibre dans l’accord. Toutefois, il insiste sur les avantages immédiats : « On apporte de la stabilité pour nos entreprises », notamment grâce aux exemptions sectorielles qui permettent à certains pans de l’industrie de souffler. Il pointe néanmoins du doigt une posture américaine qui s’apparente à « une nouvelle loi de la jungle », soulignant que l’Europe aurait dû opposer une résistance plus marquée.
Une Europe à la croisée des chemins
Ces déclarations interviennent dans un contexte de redéfinition des priorités économiques mondiales. Tandis que les États-Unis mettent en œuvre une politique industrielle protectionniste via l’Inflation Reduction Act ou le CHIPS Act, l’Union européenne peine encore à afficher une réponse coordonnée et ambitieuse.
Le compromis actuel, bien qu’il permette d’éviter une guerre commerciale immédiate, met en lumière une pression croissante sur l’Europe pour renforcer sa souveraineté économique. Les filières comme l’acier, les produits chimiques ou les services numériques sont en première ligne, et les marges de manœuvre deviennent plus étroites.




C’est que l’Europe n’est pas ce pour quoi, elle se prend, une grande puissance…
Ce qui est dit est dit…
« La France juge l’accord de l’UE avec Washington inéquitable »
Tu m’étonnes, c’est ni plus ni moins du rackett