Plusieurs pays occidentaux ont exprimé une inquiétude commune face à l’intensification présumée des opérations menées par les services de renseignement iraniens sur leur territoire. Quatorze États, parmi lesquels les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Canada et l’Allemagne, dénoncent des actes qu’ils qualifient de violations de souveraineté.
Un front commun face aux ingérences iraniennes
Dans une déclaration conjointe publiée cette semaine, les gouvernements de l’Albanie, de l’Autriche, de la Belgique, de la République tchèque, du Danemark, de la Finlande, des Pays-Bas, de l’Espagne et de la Suède se sont associés à cette position. Tous évoquent une multiplication d’opérations ciblant des individus vivant sur leur sol, qu’il s’agisse de journalistes, de dissidents politiques, de membres de communautés juives ou encore de fonctionnaires – actifs ou anciens.
Selon ces États, les services iraniens mèneraient des campagnes coordonnées d’intimidation, de harcèlement, voire de tentatives de meurtre ou d’enlèvement. Le recours à des réseaux criminels internationaux pour mener à bien ces actions est également pointé du doigt, ajoutant une dimension transnationale à des opérations jusque-là considérées comme essentiellement étatiques.
Des précédents qui nourrissent la méfiance
Les préoccupations formulées ne sont pas nouvelles. Au cours des dernières années, plusieurs affaires ont ravivé les tensions entre Téhéran et les capitales occidentales. Des tentatives avortées d’attentats, des arrestations pour espionnage ou encore des projets présumés d’enlèvements d’opposants politiques iraniens installés à l’étranger ont renforcé la vigilance des services de sécurité.
Certaines enquêtes menées notamment en France et en Belgique ont déjà mis en lumière des liens entre des individus impliqués dans des opérations illégales et des structures proches des autorités iraniennes. Le contexte international, marqué par une défiance persistante autour du programme nucléaire iranien et des négociations au point mort, alimente également cette crispation.
Un climat diplomatique sous tension
Cette déclaration conjointe intervient dans un environnement géopolitique délicat. Les efforts de rapprochement entre Téhéran et certains pays du Golfe, la guerre en cours à Gaza et les récentes tensions avec Israël ont replacé l’Iran au centre de plusieurs préoccupations sécuritaires. Les pays signataires appellent à une vigilance accrue, tout en réaffirmant leur engagement à défendre les principes de souveraineté et de protection de leurs ressortissants.
Le recours présumé à des groupes criminels pour mener des actions clandestines représente un point d’inflexion dans la perception occidentale des activités du régime iranien. Cette évolution, si elle venait à se confirmer, pourrait influer sur les futures relations diplomatiques avec Téhéran, déjà mises à l’épreuve par les nombreux contentieux existants.
