L’espace de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (Uemoa) a enregistré une dynamique positive en 2024 en matière de crédits bancaires aux agents économiques. Selon le récent rapport sur les conditions de banque dans l’Uemoa de juillet 2025, publié par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), le volume total des crédits mis en place a maintenu sa tendance haussière, atteignant un montant estimé à 21 558,2 milliards de FCFA. Cela représente une augmentation significative de 8,4% par rapport aux 19 889,1 milliards de FCFA enregistrés en 2023.
Cette croissance témoigne d’une activité économique soutenue et d’une confiance renouvelée des institutions financières envers les acteurs économiques de la sous-région. Les augmentations les plus marquées ont été observées dans plusieurs pays membres, reflétant des dynamiques de développement variées. La Guinée-Bissau a enregistré une progression exceptionnelle, suivie par le Burkina Faso. Viennent ensuite le Bénin et le Togo qui ont également contribué à cette performance. La Côte d’Ivoire et le Sénégal ont connu des croissances plus modérées.Cependant, cette tendance positive n’est pas uniforme à travers l’ensemble de l’Union. Le Niger a fait exception, enregistrant une baisse des crédits mis en place. Ce repli s’explique principalement par une diminution notable des crédits accordés aux sociétés non financières privées, destinés majoritairement à la trésorerie, ainsi qu’aux Institutions « Sans But Lucratif » au service des ménages et aux Administrations publiques.
En examinant la répartition des crédits selon le motif économique, la Bceao révèle que la hausse des mises en place a été portée par plusieurs catégories. Les prêts à l’équipement ont connu la progression la plus spectaculaire. Les crédits à l’immobilier et à la consommation ont également affiché une belle vigueur, suivis dans une moindre mesure par les facilités de trésorerie. Toutefois, une contraction des concours destinés à l’exportation a été enregistrée, un point qui mérite une attention particulière pour le dynamisme commercial de la région.
Malgré ces fluctuations, la structure globale des crédits bancaires par objet est restée relativement stable en 2024. Les concours bancaires demeurent majoritairement dominés par les crédits de trésorerie, représentant 47,7% en 2024. Les prêts à l’équipement se positionnent en deuxième lieu, avec une part de 14,3% en 2024, suivis par les crédits à la consommation qui constituent 13,0% du total.
Cette expansion des crédits bancaires est un indicateur clé de la vitalité économique au sein de l’Uemoa. Elle soutient l’investissement, la consommation et, in fine, la croissance des économies nationales, malgré des disparités régionales qui appellent à des analyses et des ajustements de politiques spécifiques pour assurer un développement harmonieux et inclusif.