Le président Trump a lancé une campagne politique ambitieuse visant à renforcer la lutte contre l’immigration clandestine aux États-Unis. Dans ce contexte, il a récemment ordonné la révocation du statut légal de 532 000 ressortissants cubains, haïtiens, nicaraguayens et vénézuéliens, bénéficiaires d’un programme humanitaire instauré par son prédécesseur Joe Biden en octobre 2022.
Cette politique s’accompagne d’une stratégie diplomatique controversée : solliciter des pays tiers pour accueillir les migrants expulsés. C’est notamment le cas du Nigeria qui a été sollicité par Washington. Une demande balayée d’un revers de la main par Abuja.
Le Nigeria résiste aux pressions américaines
Le ministre des Affaires étrangères nigérian, Yusuf Tuggar, a confirmé que l’administration nigériane avait tout simplement refusé la demande américaine d’accueillir 300 migrants illégaux vénézuéliens expulsés. Celui-ci a profité de l’occasion pour dénoncer les « pressions considérables » exercées par les États-Unis. Il a ajouté que son pays, avec ses 230 millions d’habitants, fait déjà face à de nombreux défis internes. Le diplomate s’inquiète particulièrement de recevoir des individus « tout droit sortis de prison ».
En réponse à cette résistance, Washington a instauré de nouvelles restrictions consulaires. Les visas délivrés aux citoyens nigérians sont désormais limités à une entrée unique et ne peuvent excéder trois mois de validité. Une décision qui ne manquera pas de faire jaser et qui démontre que le président américain ne recule devant rien pour parvenir à ses fins.
Une stratégie continentale en développement
L’approche de Trump s’étend au-delà du Nigeria. Récemment, les présidents du Libéria, du Sénégal, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et du Gabon ont été reçus à la Maison Blanche. Selon des documents du Département d’État, ces pays ont été sondés afin d’eux aussi, accueillir des migrants illégaux. Trump les a enjoints à faciliter le « transfert digne, sûr et rapide » de ces ressortissants.
Cette initiative africaine s’inspire des accords conclus en Amérique centrale, où le Panama et le Salvador ont déjà accepté de recevoir des migrants expulsés. Les dirigeants africains semblent toutefois moins enclins à donner leur accord face à de telles pratiques.



