L’influence économique de la Chine en Afrique, portée par le projet des Nouvelles routes de la soie, redessine les dynamiques commerciales du continent. En 2022, les investissements chinois ont atteint 5 milliards de dollars, ciblant principalement les infrastructures, l’énergie et les mines, tandis que les entreprises chinoises y ont généré près de 40 milliards de dollars de revenus.
Cette expansion stratégique, bien que bénéfique pour certains, soulève des questions sur l’équilibre des intérêts locaux face à une présence étrangère grandissante suscitant des réactions protectionnistes chez plusieurs gouvernements africains, déterminés à défendre leurs secteurs clés.
Pour limiter une concurrence jugée déloyale, certains pays durcissent leurs réglementations afin de protéger leurs entreprises et leurs citoyens, tout en cherchant à canaliser les investissements étrangers vers des projets structurants.
Mesures protectionnistes et secteurs concernés
La Tanzanie a franchi un pas décisif en interdisant aux étrangers d’exercer dans 15 secteurs, parmi lesquels la beauté, les transferts mobiles d’argent, l’orpaillage et la vente d’artisanat. Cette loi vise à réserver ces activités aux nationaux et à orienter les capitaux étrangers vers des projets d’envergure, tout en sauvegardant les petits commerces locaux.
Les commerçants tanzaniens saluent ces restrictions, perçues comme un rempart contre des pratiques commerciales jugées trop agressives, notamment de la part des entreprises chinoises qui sont beaucoup trop concurrentielles et qui impactent l’entrepreneuriat et le développement économique.
D’ailleurs, assez récemment, des tensions entre entrepreneurs locaux et investisseurs étrangers, notamment dans le commerce de détail, se sont révélés lors de manifestations récentes, reflétant un malaise croissant au sein de la population tanzanienne, qui souhaitait un geste fort.
Tensions régionales et représailles diplomatiques
Le Kenya, où plus de 250 000 de ses ressortissants vivent et travaillent en Tanzanie, exprime ses craintes face à ces mesures. Nairobi invoque les accords de libre circulation au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est, redoutant un effet domino protectionniste. En réponse, des menaces de représailles émergent, comme la restriction de l’emploi des Tanzaniens dans les mines kényanes, principalement.



