Stellantis traverse une zone de turbulence : avec un chiffre d’affaires net en repli de 17 % à 156,9 milliards d’euros et des livraisons en baisse de 12 %, le groupe subit les contrecoups des ruptures dans sa gamme et des politiques de déstockage. Pendant ce temps, les constructeurs asiatiques, comme BYD ou Xiaomi, gagnent du terrain à l’international, accentuant la pression sur le géant franco-italien.
Pour inverser la tendance, Stellantis mise désormais sur une diversification géographique ambitieuse, cherchant à compenser ses difficultés européennes par de nouveaux relais de croissance. Cette stratégie s’accompagne d’une refonte industrielle, visant à rationaliser la production et à s’implanter sur des marchés émergents plus dynamiques. L’objectif est clair : transformer les défis en opportunités en misant sur des régions où la demande reste forte et où la concurrence asiatique est encore moins enracinée.
L’Algérie, pivot de la relance industrielle au Maghreb
L’usine de Tafraoui, près d’Oran, incarne cette nouvelle orientation. Historiquement dédiée à Fiat, elle va désormais accueillir deux marques supplémentaires du groupe : Opel et Alfa Romeo. Cette diversification permet à Stellantis de couvrir l’ensemble des segments de marché, du véhicule accessible au premium, en exploitant au mieux les capacités de production locales.
L’arrivée d’Opel introduira des modèles avancés dans la gamme intermédiaire, tandis que le retour d’Alfa Romeo comblera un vide sur le segment haut de gamme, absent depuis des années dans cette région. Cette approche multi-marques renforce la compétitivité de l’usine et maximise son potentiel commercial, tout en consolidant la présence du groupe dans la région.
Une ambition continentale pour contrecarrer la montée de l’Asie
L’Algérie n’est qu’une première étape dans une stratégie plus vaste : faire du Maghreb un tremplin vers l’Afrique. En positionnant le pays comme un hub industriel régional, Stellantis entend se prémunir contre la concurrence asiatique, tout en bénéficiant d’une maîtrise accrue des coûts et de la bonne position géographique algérienne pour cibler le Maghreb puis le reste du continent. Suffisant pour combler les manques liés à la saturation du marché européen ?



