Automobile en Algérie : un plan pour exploiter les talents locaux

Dans un contexte où l’Algérie cherche à réduire sa dépendance aux importations et à créer une base industrielle solide, les autorités veulent désormais s’appuyer sur les compétences locales et celles de la diaspora pour faire décoller un secteur jugé stratégique : l’automobile.

Le ministère de l’Industrie a récemment lancé une campagne nationale de mobilisation des expertises algériennes dans le domaine de la construction automobile et de la fabrication de pièces détachées. Une initiative relayée par Algerie360, qui souligne l’ambition claire du gouvernement : s’entourer d’acteurs qualifiés pour jeter les bases d’un écosystème industriel performant.

L’objectif de cette démarche est de construire un tissu productif capable, à terme, de rivaliser avec les standards internationaux. Pour cela, le ministère souhaite identifier et intégrer ingénieurs, techniciens, chercheurs et professionnels du secteur, qu’ils soient installés en Algérie ou à l’étranger. Le projet ne se limite pas à un simple inventaire des compétences disponibles. Il prévoit la création d’une nouvelle structure consultative, baptisée Conseil national des expertises dans le domaine de l’automobile et des composants.

Ce conseil aura pour mission d’orienter les choix industriels, de formuler des recommandations techniques et de contribuer à la planification des futures chaînes de valeur. Il s’agira d’un organe d’accompagnement, mais aussi de veille stratégique.

Cette mobilisation intervient alors que l’Algérie multiplie les signaux en faveur d’un redémarrage de l’industrie automobile. Plusieurs marques étrangères ont obtenu des autorisations pour assembler ou importer des véhicules. Mais pour sortir d’une logique purement commerciale, le pays entend désormais internaliser une partie de la production, notamment grâce à l’implication de ses propres ingénieurs et spécialistes.

À travers cette dynamique, Alger vise aussi à valoriser son capital humain. Nombre de professionnels algériens, souvent formés à l’étranger, disposent de compétences pointues dans les domaines de l’ingénierie mécanique, des matériaux ou de l’automatisation. Leur retour ou leur contribution à distance pourrait renforcer la capacité d’innovation du pays dans ce secteur.

À moyen terme, les retombées espérées sont multiples : création d’emplois qualifiés, transfert de savoir-faire, développement de filières locales de sous-traitance et amélioration de la balance commerciale. Mais pour y parvenir, il faudra relever plusieurs défis, notamment celui de la coordination entre les institutions, les universités, les entreprises privées et les opérateurs étrangers.

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