Début août, Bill Gates alertait sur le risque que l’IA menace les emplois d’entrée de gamme, invitant les jeunes à développer des compétences humaines pour ne pas être remplacés. Dans le même temps, le site HR Grapevine indiquaient déjà une baisse d’environ 35 % des offres pour les postes juniors depuis janvier 2023. Trois semaines plus tard, une étude de Stanford, publiée le 26 août 2025, confirme la tendance : les emplois occupés par les 22-25 ans ont déjà reculé de 16 % rapporte le média Wired.
Une prédiction qui se réalise plus vite que prévu
Lorsque Bill Gates tirait la sonnette d’alarme début août, beaucoup imaginaient une menace à long terme. Pourtant, l’étude menée par l’université de Stanford démontre que l’impact de l’IA sur le marché de l’emploi est déjà concret :
- Dans les secteurs les plus exposés — service client, support technique, développement logiciel — l’emploi des 22-25 ans a reculé de 16 % entre fin 2022 et mi-2025.
- Les tâches standardisées et répétitives, facilement automatisables, sont les premières touchées.
L’étude repose sur des millions de données de paie fournies par ADP, leader américain de la gestion des ressources humaines, et couvre la période allant de fin 2022 — date d’arrivée des IA génératives comme ChatGPT — à mi-2025.
Les jeunes en première ligne, les seniors plus protégés
Les chercheurs soulignent une fracture générationnelle inquiétante :
- Les jeunes travailleurs sont les premiers touchés, car ils occupent principalement des postes d’exécution.
- Les profils expérimentés, eux, résistent mieux, voire profitent parfois de nouvelles opportunités grâce à leur expertise et leur réseau.
Cette tendance pourrait avoir un effet d’éviction durable pour les nouvelles générations si elles n’accèdent plus aux premiers paliers d’expérience professionnelle.
Bill Gates avait déjà donné la clé : miser sur l’humain
Dans son avertissement du début août, le célèbre milliardaire américain Bill Gates insistait sur un point : la maîtrise de l’IA ne suffit pas. Pour ne pas être remplacés, les jeunes doivent développer des compétences humaines :
- Créativité et pensée critique.
- Communication et collaboration.
- Capacité d’adaptation dans des environnements technologiques évolutifs.
Son message est clair : ce ne sera pas l’IA qui supprimera les emplois, mais bien l’incapacité à évoluer avec elle.
Vers un nouvel équilibre homme-machine
Les chercheurs de Stanford appellent à une transformation profonde du marché du travail :
- Former les jeunes à collaborer avec l’IA plutôt que de la subir.
- Créer des emplois “augmentés”, où l’humain utilise l’IA comme levier de productivité.
- Lancer des programmes de requalification pour accompagner les primo-entrants.
Sans ces actions, préviennent-ils, une partie de la génération actuelle risque d’être exclue durablement du marché du travail.
Un phénomène américain… mais une tendance mondiale
Même si les chiffres proviennent des États-Unis, le problème est global. Selon le Forum économique mondial, l’IA devrait créer environ 11 millions d’emplois d’ici 2028… mais en détruire près de 9 millions. Les gouvernements, en Europe comme en Afrique, devront agir vite pour garantir que les nouvelles générations aient encore un accès équitable aux opportunités professionnelles.



