Une équipe médicale de l’université de Canton a réalisé une première mondiale en greffant un poumon de porc génétiquement modifié sur un homme de 39 ans en état de mort cérébrale. L’organe a fonctionné durant neuf jours sans rejet irréversible, ouvrant des perspectives inédites pour la recherche sur la xénotransplantation. Ce succès s’inscrit dans la continuité des progrès récents, comme la première greffe d’un rein de porc modifié réalisée sur un patient vivant en mars 2024 aux États-Unis.
Une avancée expérimentale aux résultats encourageants
À l’hôpital affilié à l’université de Canton, en Chine, des chercheurs ont greffé un poumon provenant d’un porc génétiquement modifié sur un homme déclaré en mort encéphalique après une hémorragie cérébrale. L’expérience a permis à l’organe de fonctionner pendant neuf jours, selon une étude publiée dans la revue Nature Medicine. Ce résultat pourrait constituer une étape majeure dans les recherches sur les greffes d’organes interespèces.
Les scientifiques ont observé deux épisodes de réaction immunitaire, au troisième et au sixième jour, qui faisaient craindre un rejet. Toutefois, après des ajustements, la fonction pulmonaire s’est stabilisée. La famille du patient a choisi de mettre fin à l’expérience après cette période, ce qui a permis de documenter de précieuses données médicales.
Une étape importante dans la xénotransplantation
Pour limiter le rejet, les chercheurs ont administré au patient des doses très élevées d’immunosuppresseurs, une pratique rendue possible par son état de mort cérébrale. Une telle stratégie serait difficilement applicable à un receveur vivant, mais ces résultats renforcent l’espoir d’élargir, à terme, les solutions face à la pénurie mondiale d’organes.
Cette expérimentation s’ajoute à d’autres avancées récentes. En mars 2024, au Massachusetts General Hospital, un patient vivant avait reçu un rein de porc génétiquement modifié, un exploit qui avait marqué un tournant dans les transplantations expérimentales. Ces travaux ouvrent la voie à de nouvelles études cliniques et pourraient, à terme, inspirer des protocoles pour des essais sur des patients vivants.



