En Espagne, une ville interdit les fêtes religieuses musulmanes dans les espaces publics

La ville de Jumilla, située dans la région de Murcie, a annoncé l’interdiction de l’utilisation des espaces publics pour les célébrations religieuses musulmanes à partir du 28 juillet. Cette décision concerne les lieux tels que les gymnases municipaux ou les salles des fêtes, traditionnellement utilisés par près de 1 500 fidèles lors des grandes fêtes, avant des rassemblements privés.

La municipalité, dirigée par une majorité conservatrice, justifie la mesure par des critères de gestion locale, mais son adoption intervient peu après de violents incidents survenus à Torre-Pacheco, autre commune de Murcie, où des tensions communautaires ont éclaté à la suite d’un fait divers. Le parti d’extrême droite Vox, influent dans la région, a salué cette interdiction, affirmant que « l’Espagne est et restera à jamais la terre du peuple chrétien ».

Une décision ciblant l’Aïd-el-Fitr et l’Aïd-el-Adha

Selon les informations locales, la mesure empêcherait à l’avenir l’organisation des prières collectives de l’Aïd-el-Fitr et de l’Aïd-el-Adha, prévues pour 2026. Jumilla compte environ 27 000 habitants, dont 7,5 % se déclarent originaires de pays à majorité musulmane. Jusqu’à présent, ces célébrations se déroulaient sans incident majeur dans les infrastructures municipales, faute de lieux de culte suffisamment spacieux.

Pour les associations musulmanes locales, cette décision complique l’organisation des événements religieux et pourrait pousser les fidèles à se rassembler dans des espaces privés ou improvisés, soulevant des questions de sécurité et de logistique.

Un débat qui dépasse le cadre local

L’affaire de Jumilla s’inscrit dans un contexte plus large de débat sur la place des religions minoritaires dans l’espace public en Espagne. Plusieurs municipalités, notamment dans les régions dirigées par des coalitions de droite ou influencées par Vox, ont récemment adopté des mesures restrictives visant certaines pratiques culturelles ou cultuelles.

Les observateurs soulignent que cette décision intervient dans un climat politique marqué par une montée des discours identitaires en Europe, où l’organisation de fêtes religieuses dans des espaces publics est de plus en plus encadrée. L’évolution de la situation à Jumilla pourrait servir de précédent pour d’autres villes espagnoles confrontées à des tensions similaires.

1 réflexion au sujet de « En Espagne, une ville interdit les fêtes religieuses musulmanes dans les espaces publics »

  1. J’espère qu’ils éviteront de célébrer des fêtes des autres religions aussi des ces lieux… Sinon, qu’ils ne viennent pas se plaindre pour des attentats.
    L’être humain se crée lui-même des problèmes

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