Énergie au Maroc : hausse drastique des importations US dans ce domaine

Le Maroc s’impose progressivement comme un acteur secondaire à suivre sur le marché mondial des drêches de distillerie séchées (DDGS), un coproduit valorisé de la filière éthanol. Selon les dernières données du Département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), le Royaume a enregistré une hausse de 174 % de ses importations en juin, atteignant 31 740 tonnes rapporte Barlamane. Cette évolution intervient dans un contexte où les flux mondiaux de DDGS affichent une tendance contrastée.

Une progression marocaine remarquable dans un marché en recomposition

Bien que ses volumes restent inférieurs à ceux des leaders traditionnels, le Maroc connaît l’une des plus fortes croissances mensuelles sur ce segment. Cette performance s’inscrit dans une dynamique d’ajustement des échanges internationaux de DDGS, à l’heure où les besoins en alimentation animale évoluent et où la disponibilité de la matière varie selon les zones géographiques.

Le DDGS, principalement utilisé comme aliment protéiné pour le bétail, est un sous-produit issu de la fabrication de bioéthanol à partir de maïs. La croissance des importations marocaines peut refléter à la fois une diversification des sources d’approvisionnement en intrants pour l’élevage et une adaptation aux contraintes locales d’accès à certaines matières premières.

Des partenaires aux trajectoires divergentes

En juin, les États-Unis ont exporté leurs DDGS vers des destinations aux comportements hétérogènes. Parmi les marchés les plus importants, le Mexique a absorbé 184 379 tonnes (en repli de 11 %), suivi par la Corée du Sud avec 112 890 tonnes (+18 %) et le Viêt Nam (87 729 tonnes, en légère baisse).

D’autres partenaires ont connu des variations notables : la Colombie a fortement rebondi avec 80 015 tonnes, tandis que l’Indonésie et la Turquie ont vu leurs achats reculer respectivement de 19 % et 10 %. Du côté de l’Union européenne, les importations se sont contractées d’un tiers, à 47 206 tonnes, confirmant une réorientation partielle des flux vers d’autres zones plus dynamiques.

Avec ses 31 740 tonnes, le Maroc se positionne désormais devant plusieurs marchés européens et s’intègre à un ensemble qui représente près de 75 % des exportations américaines de DDGS sur le mois observé.

Un marché mondial du DDGS sous pression, entre offre réduite et demande ciblée

Le rebond marocain intervient dans un environnement où l’offre globale américaine de DDGS connaît une baisse sensible. Au premier semestre, les États-Unis ont expédié environ 5,42 millions de tonnes, soit un recul de 8 % par rapport à la même période en 2024. Ce ralentissement s’explique par la baisse de production de bioéthanol dans certaines régions, ainsi que par des arbitrages logistiques orientés vers les marchés les plus rémunérateurs. Dans ce contexte, les opérateurs marocains semblent avoir su tirer parti de fenêtres d’opportunités tarifaires ou de disponibilité, pour sécuriser leur approvisionnement.

L’éthanol carburant toujours en croissance, mais avec des flux réorientés

Au-delà des DDGS, le marché de l’éthanol carburant américain reste actif, avec 173,7 millions de gallons exportés en juin (-6 % par rapport à mai, mais +30 % sur un an). Le Canada confirme sa position de premier client avec 64,9 millions de gallons, atteignant un sommet pour l’année en cours. L’Inde, quant à elle, a fortement augmenté ses achats (+158 %, à 24,2 millions de gallons), tandis que l’Union européenne en a absorbé 20,3 millions, principalement via les Pays-Bas, malgré une baisse mensuelle.

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