Ghana : des manifestants panafricains réclament l’annulation de la dette africaine

À Accra, le 29 août 2025, plusieurs mouvements syndicaux et organisations panafricaines ont réuni des milliers de personnes pour demander l’effacement de la dette extérieure des pays africains. L’événement, porté par le Trades Union Congress et l’ITUC-Africa, a donné lieu à la remise d’une pétition au gouvernement ghanéen. La dette publique du continent dépasse aujourd’hui les 2 000 milliards de dollars, un poids jugé incompatible avec les ambitions de développement. Ce rassemblement a ravivé des références historiques fortes, notamment celles de Thomas Sankara, qui avait dénoncé ce système avant son assassinat en 1987.

Une mobilisation à Accra portée par les syndicats

À Accra, capitale du Ghana, le rassemblement a réuni syndicats, travailleurs et associations citoyennes autour d’un mot d’ordre commun : « Annuler la dette pour rendre aux peuples leurs moyens de développement. » Le Trades Union Congress (TUC) et la branche africaine de la Confédération syndicale internationale (ITUC-Africa) ont orchestré cet événement placé sous le thème « Réparations et justice réparatrice pour une architecture financière africaine et transformationnelle ». L’initiative s’inscrivait dans une campagne plus large intitulée Africa Rises: Pan-African Rally for Debt Cancellation and Trade Justice.

Les organisateurs ont remis une pétition officielle au ministre des Finances, Cassiel Ato Forson, représentant le président John Dramani Mahama. Ce geste symbolique visait à pousser les autorités nationales et continentales à se positionner plus fermement dans les discussions internationales sur la dette. Plusieurs intervenants ont dénoncé un système qualifié de « néocolonial », estimant qu’il perpétue la dépendance économique et prive l’Afrique de ressources pour l’éducation, la santé et les infrastructures.

Selon les données disponibles, la dette extérieure du Ghana atteignait 28,5 milliards de dollars en mars 2025, soit plus d’un quart de son produit intérieur brut. À l’échelle continentale, l’endettement dépasse 2 000 milliards de dollars, un montant qui absorbe une part significative des budgets publics. Cette situation conduit certains États à réduire leurs dépenses sociales afin d’assurer le service de la dette. Ces chiffres nourrissent l’argumentaire des manifestants, qui considèrent que les conditions imposées par les créanciers limitent les marges de manœuvre des gouvernements africains.

La dette au cœur d’un héritage politique et historique

Le débat sur l’endettement du continent n’est pas nouveau. Avant son assassinat en 1987, le président burkinabè Thomas Sankara avait tenu, lors d’un sommet de l’Organisation de l’unité africaine, un discours resté célèbre : « La dette ne peut pas être remboursée, parce que si nous ne payons pas, nos créanciers ne mourront pas, par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir. » Cette prise de position résumait l’idée que la dette constituait moins un outil financier qu’un instrument de domination. Pour de nombreux militants, ces propos résonnent encore aujourd’hui et alimentent les mobilisations panafricaines.

Au-delà du rappel historique, la manifestation d’Accra illustre un mouvement de contestation élargi qui dépasse les frontières nationales. Les syndicats africains insistent sur la nécessité de bâtir une architecture financière régionale, capable de réduire la dépendance vis-à-vis des bailleurs internationaux. Plusieurs participants ont ainsi évoqué la création d’institutions régionales de financement, sur le modèle d’une banque africaine de développement renforcée, qui permettrait de répondre aux besoins sans passer par les créanciers traditionnels. Ce projet, encore embryonnaire, pourrait devenir un axe de revendication politique dans les années à venir.

La dimension panafricaine du rassemblement a également été mise en avant par la présence de délégations venues d’autres pays, soulignant que la question dépasse le seul cas ghanéen. L’argument central reste que les charges liées au remboursement de la dette entravent la réalisation des objectifs de développement durable. Pour les organisateurs, libérer les budgets nationaux permettrait de consacrer davantage de moyens aux priorités sociales, sujet qui pourrait faire l’objet d’un futur lien approfondi sur les stratégies éducatives et sanitaires en Afrique.

Au niveau international, certains gouvernements africains ont déjà entamé des discussions avec le Club de Paris et le G20 afin de renégocier leurs échéances. Toutefois, ces initiatives restent limitées à des rééchelonnements ou à des réductions partielles, loin de l’annulation complète exigée par les manifestants d’Accra. La mobilisation pourrait ainsi être perçue comme une tentative de peser sur les négociations en cours et de rappeler que la société civile reste attentive aux décisions prises dans les forums mondiaux.

Le Ghana, qui a traversé plusieurs crises économiques ces dernières années, apparaît comme un terrain symbolique pour ce type de revendication. Le pays est en programme avec le Fonds monétaire international, ce qui implique des réformes budgétaires strictes et une surveillance étroite de ses finances publiques. La contestation s’inscrit donc aussi dans un cadre politique national où les débats sur l’austérité et la justice sociale sont particulièrement vifs. Pour compléter cette analyse, un lien pourra être inséré vers une étude détaillant les relations récentes entre le Ghana et le FMI.

La manifestation du 29 août à Accra témoigne d’une continuité dans le combat mené par de nombreux acteurs africains depuis des décennies. Le rappel des paroles de Sankara illustre cette persistance et montre que la dette demeure, encore aujourd’hui, un enjeu central des débats économiques et politiques du continent.

2 réflexions au sujet de “Ghana : des manifestants panafricains réclament l’annulation de la dette africaine”

  1. Il y a des panafr icanistes..des vrais.. comme dangote.. qui relèvent des défis..mais..ceux là.. personne ne les attend.dans les réseaux sociaux
    Eux..ce ne sont pas des fat alistes..ils ne sont pas frus trés..ils sont réalistes..dont leur succès.
    Tous ces frus trés d éc hec personnel.. illett rés analph abètes.. incap ables de faire leur preuve..de mettre en application leur pseudo panafric anisme.. sont dans les rê ves.. paras ites..et qui nous intox iquent..

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  2. Panafricanisme… médiatique et de posture..
    panafricanisme..de quelques écervelés en manque de reconnaissance.. complexés… généralement des illettrés.. incultes..
    panafricanisme..des gens qui ont besoin d exister.. grâce aux réseaux sociaux…mais qui ignorent..les raisons du retard de l Afrique
    Panafricanisme..qui savent pas.. que les richesses naturelles..ont besoin de richesses intellectuelles.. techniques.. pour être rentables..
    Panafricanisme.. dont les acteurs..n ont jamais brillé à l école..et n ont que leur gueule..pour vociférer..
    la suite

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