Alors que les tensions internationales liées à la guerre en Ukraine persistent, la relation entre les États-Unis et l’Inde connaît un tournant inattendu. Le président Donald Trump, déterminé à sanctionner les pays continuant d’importer du pétrole russe, a choisi de cibler un partenaire pourtant stratégique en imposant de nouveaux droits de douane. Une décision qui interroge sur la vision américaine de ses alliances en Asie.
Une décision unilatérale aux accents punitifs
Mercredi, Donald Trump a signé un décret prévoyant l’ajout de 25 % de droits de douane supplémentaires sur certains produits indiens. En ligne de mire : les achats continus de brut russe par New Delhi, jugés contraires aux intérêts américains. Cette surtaxe s’ajoute à une autre mesure douanière déjà prévue pour cette semaine, portant potentiellement le total à 50 % sur certains biens.
Pour Washington, l’objectif affiché est clair : réduire les revenus du pétrole russe, considérés comme une source majeure de financement de l’offensive militaire en Ukraine. Le président américain justifie ces hausses tarifaires comme des mesures « réciproques », dénonçant un déséquilibre commercial défavorable aux États-Unis.
Une posture risquée envers un partenaire stratégique
La relation entre les États-Unis et l’Inde dépasse largement les échanges commerciaux. Sur les plans géopolitique, militaire et technologique, New Delhi s’est imposée ces dernières années comme un acteur pivot dans la stratégie indo-pacifique de Washington. Membre du Quad, aux côtés du Japon et de l’Australie, l’Inde est régulièrement décrite comme un contrepoids à la montée en puissance de la Chine.
C’est également un marché crucial pour les industries américaines, qu’il s’agisse de la défense, des semi-conducteurs ou du numérique. Ignorer ces enjeux pour des raisons purement commerciales pourrait affaiblir une coopération patiemment construite depuis deux décennies.
Le contexte énergétique indien largement sous-estimé
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Inde a adapté sa politique énergétique face à un marché international profondément perturbé. La redirection d’une partie des exportations de pétrole vers l’Europe, à la suite des sanctions occidentales, a contraint New Delhi à chercher des fournisseurs alternatifs à des prix compétitifs. Le pétrole russe, vendu avec des rabais conséquents, est rapidement devenu une solution pragmatique pour contenir l’inflation énergétique.
Pour un pays de 1,4 milliard d’habitants où la croissance économique reste fortement dépendante de l’accès à une énergie abordable, cette orientation ne constitue pas un soutien politique à Moscou, mais plutôt une réponse conjoncturelle à une crise mondiale.
Un malentendu stratégique ?
Les nouvelles mesures douanières imposées par Donald Trump risquent de fragiliser un équilibre délicat. En choisissant de sanctionner l’Inde, Washington envoie un signal paradoxal : celui d’un partenaire qui conditionne son engagement à des choix de politique étrangère unilatéraux. Cela pourrait pousser New Delhi à diversifier encore davantage ses partenariats, notamment en se rapprochant de puissances comme la Russie ou la Chine dans certains domaines économiques.
À l’heure où les alliances mondiales sont redéfinies, l’Inde reste l’un des rares pays capables de dialoguer avec tous les grands blocs tout en défendant ses propres intérêts. Chercher à la contraindre par la pression tarifaire pourrait non seulement s’avérer inefficace, mais également contre-productif pour les ambitions géostratégiques américaines.
Le choix de Donald Trump d’augmenter les droits de douane traduit une approche transactionnelle des relations internationales. Reste à savoir si cette posture tiendra face à une réalité plus complexe, où les équilibres de puissance ne se limitent plus à des chiffres commerciaux.




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