La CEDEAO veut renouer le dialogue avec l'AES

En déplacement continu en Afrique de l’Ouest, Julius Maada Bio cherche à relancer des passerelles diplomatiques. Le président parie sur une stratégie graduelle de réchauffement des relations entre la CEDEAO et les pays du Sahel.

Une tournée pour retisser les liens ouest-africains

À la tête de la Sierra Leone et nouvellement président de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Julius Maada Bio a entamé une série de voyages officiels visant à renforcer la solidarité régionale. Après des escales en Côte d’Ivoire puis en Gambie, il a fait étape cette semaine au Cap-Vert. À travers ces visites, il veut insuffler une dynamique plus inclusive au sein de l’espace communautaire, avec en perspective l’idée d’accueillir de nouveaux pourparlers dans un cadre informel. Cela pourrait faire l’objet d’un suivi au sein de prochains sommets sous-régionaux.

Réintroduire l’AES dans l’espace CEDEAO

Parmi ses priorités figure le rapprochement avec l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays qui ont pris leurs distances avec la CEDEAO à la suite de bouleversements institutionnels. Sans calendrier précis pour une reprise des discussions, Julius Maada Bio fait le pari d’un réengagement progressif, estimant que des gestes diplomatiques pourraient ouvrir la voie à une convergence. L’enjeu, pour l’organisation, serait d’éviter une fragmentation durable de la région et de préserver les dispositifs de coopération installés depuis les années 1970. Aucune échéance n’a encore été annoncée pour l’ouverture éventuelle d’un nouveau cycle de négociations.

Une rupture née de tensions politiques

Les différends entre la CEDEAO et l’AES se sont cristallisés lorsque les trois États sahéliens ont contesté les sanctions communautaires imposées après des changements de régimes intervenus entre 2020 et 2023. Ces pays ont depuis créé leur propre organisation de coordination sécuritaire et diplomatique, revendiquant une autonomie accrue dans leurs prises de décision. Du point de vue de la CEDEAO, cette dissociation fragilise le marché commun, les accords de libre circulation, et complique la réponse collective face aux défis transfrontaliers tels que la sécurité ou les migrations.

Laisser un commentaire