Sénégal : Le ministre de la Justice sur les réformes en cours pour les prisons

Lors de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a présenté de nouvelles données sur la situation carcérale. Le pays compte 15 267 détenus au 18 août 2025, dont 547 en détention provisoire depuis plus de trois ans. Un plan budgétaire pour 2026 prévoit aussi de mettre fin aux fouilles jugées humiliantes.

Des chiffres qui illustrent la surcharge du système pénitentiaire

La population carcérale du Sénégal dépasse actuellement les quinze mille personnes, un volume largement supérieur aux capacités initiales des établissements. Selon le ministre, 3,6 % des prisonniers se trouvent dans une situation de détention provisoire prolongée, excédant trois ans. Cette donnée nourrit les inquiétudes sur le respect des délais légaux, souvent rappelés par les organisations de défense des droits humains.

En effet, le droit sénégalais fixe la durée maximale de détention préventive à six mois pour les délits, mais de nombreux cas montrent des dépassements notables. Cette situation, régulièrement dénoncée dans divers rapports, contribue à l’encombrement des cellules et pèse sur la crédibilité du système judiciaire. Un document parlementaire consultable ultérieurement permettra d’évaluer la portée des réformes annoncées.

Des annonces pour améliorer les conditions de détention

Parallèlement aux données statistiques, le ministre de la Justice a indiqué que le budget 2026 intégrera l’acquisition de matériel destiné à mettre fin aux pratiques de fouilles corporelles intégrales, qualifiées de dégradantes. Une disposition saluée par le député Guy Marius Sagna, qui a rappelé sur les réseaux sociaux avoir lui-même subi ce type de procédure.

L’élu a indiqué que cette orientation constitue un premier pas pour garantir la dignité des détenus. Il a ajouté que les parlementaires suivront de près l’application concrète de cette mesure. Des échanges approfondis sont attendus lors des prochaines discussions budgétaires, au cours desquelles seront examinées les ressources allouées à l’administration pénitentiaire.

La session extraordinaire en cours offre ainsi une nouvelle opportunité de débattre du respect des droits fondamentaux et de la modernisation du système carcéral au Sénégal.

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