La prochaine loi française sur le démarchage téléphonique pourrait bouleverser le secteur des centres d’appels au Maroc. Cette réforme, attendue pour l’été 2026, pose un risque particulier pour les petites structures et les emplois informels.
Menace sur l’emploi au Maroc
Le secteur des centres d’appels marocains, qui regroupe environ 120 000 salariés, tire l’essentiel de son chiffre d’affaires du marché français, soit plus de 80 % de ses revenus. Parmi les 800 centres d’appels agréés, plusieurs centaines opèrent hors du cadre officiel. La majorité de ces entreprises repose sur les appels sortants pour prospecter la clientèle. Selon Ayoub Saoud, secrétaire général de la FNCAMO, relayé par le quotidien français Libération, « il faut se préparer à des fermetures » pour les structures ne pouvant pas se réorienter vers les services entrants. Ces centres emploient également un nombre important de migrants subsahariens, accentuant les implications sociales.
Encadrement du démarchage et protection des citoyens
Le démarchage téléphonique, s’il est utile pour promouvoir certains services, est souvent perçu comme intrusif par les consommateurs, provoquant irritations et pertes de temps. Pour limiter ces désagréments, plusieurs pays ont renforcé la législation afin d’exiger un consentement explicite avant tout appel commercial. La future réglementation française reflète une logique et pourrait servir de modèle pour d’autres marchés européens. Ces évolutions légales invitent les acteurs marocains à repenser leur modèle opérationnel.
Perspectives pour le secteur et adaptation
Face à cette transformation imminente, les entreprises marocaines doivent envisager de nouvelles stratégies. Les petites structures dépendantes du démarchage sortant risquent de fermer, tandis que les plus grandes peuvent se tourner vers les appels entrants ou les solutions numériques. Les professionnels et associations du secteur s’organisent pour anticiper ces changements et limiter l’impact sur l’emploi. Le marché français, essentiel pour le Maroc, sera un facteur déterminant pour l’avenir de ses centres d’appels lorsque la loi entrera en vigueur en 2026.



