Nucléaire : l’Iran exige des réparations américaines en cas de reprise des négociations

Les autorités iraniennes durcissent leur position dans le dossier nucléaire en posant de nouvelles conditions à toute reprise de pourparlers avec Washington. En ligne de mire : l’exigence de dédommagements pour les frappes ayant visé ses installations civiles, attribuées aux États-Unis lors de l’offensive de juin dernier.

L’Iran veut inscrire les réparations à l’agenda diplomatique

Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, a indiqué que si des négociations devaient reprendre, la responsabilité américaine dans l’attaque de sites nucléaires pacifiques serait un sujet central. Il a également écarté l’idée de discussions directes avec les États-Unis, estimant les conditions actuelles incompatibles avec une telle démarche.

Cette déclaration fait suite à une série d’événements qui ont ravivé les tensions. Le 13 juin, Israël a mené une opération militaire de grande ampleur contre l’Iran, ciblant à la fois des installations militaires, des sites nucléaires et des zones habitées. Plus de 1000 personnes auraient péri dans ces frappes, selon les autorités iraniennes. Des actions américaines coordonnées auraient également visé des installations nucléaires, ce que Téhéran considère comme une agression injustifiée. Du côté de Washington, les demandes de compensation sont jugées « ridicules ».

Un processus diplomatique interrompu par l’escalade militaire

Avant cette offensive, des négociations indirectes entre Téhéran et Washington avaient été amorcées pour relancer un accord international sur le nucléaire, près de sept ans après le retrait des États-Unis du Plan d’action global commun (JCPOA). Ces discussions, soutenues par des pays européens, visaient à encadrer les activités nucléaires iraniennes tout en allégeant les sanctions économiques.

L’intervention israélienne a mis un coup d’arrêt brutal à cette dynamique. Officiellement, Israël cherchait à empêcher l’Iran d’accéder à la bombe atomique. Les représailles iraniennes ont fait 29 morts en Israël, contribuant à tendre encore davantage un climat déjà instable.

Un blocage diplomatique aux conséquences régionales

Les nouvelles conditions posées par Téhéran illustrent un durcissement de sa stratégie, visant à imposer un rapport de force avant toute reprise du dialogue. En invoquant le droit à réparation pour des actes perçus comme des agressions, le régime iranien tente de repositionner ses revendications sur la scène internationale, tout en consolidant un discours nationaliste face à ses adversaires.

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