Sénégal : Barthélémy Dias conteste l’élection du futur maire de Dakar

Le mouvement « Sénégal Biñu Bokk », conduit par Barthélémy Dias, s’oppose à la décision du ministère des Collectivités territoriales de convoquer le conseil municipal pour élire un nouveau maire. Le collectif dénonce une procédure jugée hâtive et contraire aux principes de droit, alors que le recours de Dias est encore pendant devant la Cour suprême.

Un recours juridique toujours en attente

Le mouvement Sénégal Biñu Bokk a publié un communiqué pour contester la convocation du conseil municipal de Dakar en vue de remplacer Barthélémy Dias. Selon ses membres, le recours introduit par leur leader devant la Cour suprême n’ayant pas encore été examiné, aucune décision irréversible ne devrait être prise.

Ils citent l’article 102 de la Constitution, qui consacre la libre administration des collectivités territoriales, et l’article L. 270 du Code général des collectivités territoriales, qui impose que la vacance d’un siège soit constatée de façon définitive. Le mouvement rappelle aussi le principe du recours suspensif, qui interdit toute mesure tant que le juge n’a pas statué.

Depuis le 16 décembre 2024, la mairie de Dakar est placée sous l’intérim de Ngoné Mbengue, première adjointe issue de Taxawu Sénégal, après la révocation de Barthélémy Dias consécutive à sa condamnation dans l’affaire Ndiaga Diouf. Cette transition a ouvert une séquence politique délicate, alors que le poste de maire reste l’un des plus stratégiques du pays.

Une bataille politique autour de la capitale

Pour le mouvement de Barthélémy Dias, l’initiative du ministre Moussa Balla Fofana constitue « une atteinte à l’État de droit » et pourrait menacer la stabilité institutionnelle. L’organisation appelle à la prudence et à l’attente d’une décision judiciaire avant toute élection.

Le contexte donne une nouvelle dimension au lancement de Sénégal Biñu Bokk, présenté le 28 mai dernier comme un projet de rupture avec l’ombre de Khalifa Sall et une plateforme pour « parler au nom des oubliés ». Aujourd’hui, cette posture se double d’une défense du mandat perdu, à l’heure où le conseil municipal prépare une session extraordinaire pour élire le futur édile de la capitale.

Le scrutin fixé par les autorités est toujours maintenu pour le 25 août 2025.

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